Toulouse : 1 500 euros d’amende avec sursis pour un policier qui avait fait un croche-pied à une manifestante
Lundi à Toulouse, un policier a été condamné à une amende de 1 500 euros avec sursis pour avoir, en janvier dernier, fait un croche-pied à une manifestante. La vidéo de la scène avait fait grand bruit à l'époque des faits.
Pour qui suit l’actualité française, l’image avait sans doute choqué, du moins interpellé de par la dépiction d’une violence policière visiblement gratuite. Nous sommes le jeudi 9 janvier 2020 et le centre de Toulouse (Haute-Garonne) est en effervescence : une foule y manifeste ainsi contre la réforme des retraites, comme le rapporte le site de Mediapart (article complet réservé aux abonnés). Des CRS interviennent et extraient une manifestante.
Manifestation contre la réforme des retraites : un croche-pied policier filmé
La vidéo de la scène montre qu’alors que l’un des policiers vient de pousser la manifestante pour n’être visiblement pas allée assez vite, un autre fonctionnaire juste devant elle tend son pied, faisant chuter la femme. Un internaute a depuis fait remarquer qu’à quelques centimètres près, la manifestante aurait pu se fracasser le visage contre un poteau, et ainsi lourdement se blesser. Les images, largement diffusées, avaient scandalisé jusqu’au sommet de l’État. On peut ainsi se souvenir de la déclaration du ministre de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner, alors qu’il faisait ses vœux à la police nationale : “On ne fait pas de croche-pied à l’éthique, sauf à s’abaisser, à abaisser la police.” Le débat sur les violences policières avait alors repris de plus belle.
Une obligation d’indemniser la victime
Le procureur de Toulouse avait ouvert une enquête pour “violences par personne dépositaire de l’autorité publique”, des investigations confiées à l’IGPN (inspection générale de la police nationale, ou “police des polices”). Lundi à Toulouse, le major de police suspecté d’avoir commis le croche-pied, un homme de 46 ans, a été reconnu coupable de ce geste par la justice. En conséquence, celle-ci l’a condamné à 1 500 euros d’amende avec sursis. Il lui faudra également indemniser sa victime à hauteur de 800 euros pour préjudice moral, et verser le même montant pour les frais de justice engagés par cette femme. Il est à souligner que cette condamnation ne sera pas inscrite au casier judiciaire du policier.