Un thanatopracteur condamné pour avoir stocké du sang humain
Le tribunal correctionnel de Perpignan a condamné un thanatopracteur à un an de prison avec sursis et à cinq ans d’interdiction d’exercer sa profession à son compte.
L’embaumeur condamné mardi à Perpignan (Pyrénées-Orientales) par le tribunal correctionnel était poursuivi pour s’être débarrassé, dans la nature, d’importantes quantités de sang prélevé sur des cadavres.
Le thanatopracteur conservait des centaines de litres de sang humain
Le professionnel exerçait à son compte pour plusieurs pompes funèbres à l’échelle départementale. De fait, et comme la réglementation l’impose, tout déchet humain doit être confié à la filière Déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) pour élimination. Sauf que le thanatopracteur n’a pas été en mesure de présenter de contrat passé avec un quelconque organisme qui en a la charge.
L’homme, selon des experts en la matière interrogé par les autorités, aurait ainsi été en mesure, en deux ans, de collecter quelque 7.000 litres de sang. Or la gendarmerie n’a retrouvé que 10% de ce total, dans son garage. Quant au reste, un ancien salarié du professionnel affirme que ce dernier avait pour habitude de se débarrasser du sang dans la nature, au bord de la route. En rognant donc sur les frais dont il aurait dû s’acquitter en passant la filière légale.
Un risque sanitaire non négligeable
Le procureur, dont les propos sont rapportés par France Bleu, n’a pas manqué de pointer autre chose que le profit immédiat : “Que dire du risque sanitaire généré par ce genre de déversement en pleine nature ? Imaginons qu’il y ait du sang contaminé, imaginons qu’un enfant passe par là et ramasse une fleur !”. Quant à l’homme poursuivi, il a nié avoir déversé du sang sur la route, il évoque un stockage important, arguant avoir été “débordé par (mon) travail et (ma) vie de famille”.
Pour Cédric Ivanes, président du syndicat national des Thanatopracteurset partie civile lors de l’audience, “C’est gravissime, on parle de déchets particuliers, ce sont des êtres humains avant tout, (…) il n’y a aucun respect. (…)”.