Thaïlande : Nestlé accusé de complicité d’espionnage
Depuis jeudi, le géant de l'agroalimentaire Nestlé est accusé de complicité d'espionnage concernant des pratiques esclavagistes opérées en Thaïlande. Des pratiques que le géant suisse soutiendrait de par une absence d'opposition.
Par voie de communiqué, le cabinet d’avocat Hagens Berman accuse le géant de l’agroalimentaire Nestlé de soutenir indirectement des pratiques esclavagistes observées sur des bateaux de pêche en Thaïlande. En précisant que le groupe suisse commettrait cette infraction supposée dans la production d’aliments pour chat.
« Des acheteurs de produits pour animaux ont porté plainte aujourd’hui contre Nestlé, accusant le fabricant d’aliments de soutenir en toute connaissance de cause un système d’esclavage et de trafic d’êtres humains pour produire des aliments pour chats de la marque Fancy Feast, tout en cachant sa complicité avec des violations des droits de l’Homme. »
Nestlé accusé de soutenir en Thaïlande des pratiques d’esclavage et un trafic d’êtres humains
Cette plainte, réceptionnée par le tribunal fédéral du centre de la Californie, indique ainsi que « Nestlé importe via un fournisseur thaïlandais, Thai Union Frozen Products PCL, plus de 28 millions de livres (12.000 tonnes) d’aliments pour animaux à base de fruits de mer pour de grandes marques vendues en Amérique dont une partie sont produits dans des conditions d’esclavage ».
Des hommes vendus à des bateaux de pêche
Le trafic d’êtres humains mentionné dans le communiqué de Hagens Berman concernerait des hommes en provenance du Cambodge ou de Birmanie, quand ils ne seraient pas directement originaires de Thaïlande. On apprend d’ailleurs, via La Tribune.fr avec AFP, que ce sont parfois de très jeunes hommes qui sont vendus à des bateaux de pêche, pour des travaux pouvant atteindre les 20 heures par jour et pas forcément payés. Steve Berman, l’un des associés du cabinet, ajoute dans le document qu’« en cachant cela au public, Nestlé a de fait conduit des millions de consommateurs à soutenir et encourager l’esclavage dans des prisons flottantes ». Rappelons qu’en 2013 et 2014, l’industrie thaïlandaise de la pêche avait déjà été ciblée par, respectivement, de « graves abus » dixit l’OIT (Organisation internationale du travail) et des accusations d’esclavage par l’EJF (Environmental Justice Fondation) et The Guardian.