Taux de fécondité en Europe : la France toujours en tête
L’Institut national d’études démographiques publie aujourd'hui une étude démontrant que la fécondité française reste chamipionne d'Europe malgré une baisse de 2,02 enfants par femme en 2010 à 1,84 en 2018.
Dans le numéro 575 de Population et Sociétés, le chercheur à l’Institut national d’études démographiques (Ined) Gilles Pison révèle que l’indicateur de fécondité est resté stable en France entre 2018 et 2019 après avoir baissé de 2,02 enfants par femme en 2010 à 1,84 en 2018. Au niveau européen, aucun pays ne parvient à atteindre la barre de 2.1 enfants par femme, synonyme de renouvellement des générations.
Un contraste entre Nord et Sud sur le Vieux Continent
Autre fait notable, celui de la forte disparité entre Nord et Sud en ce qui concerne cet indicateur. Ainsi, avec un nombre d’enfants par femme situé entre 1,23 et 1,35, Malte, Espagne, Italie, Chypre et Grèce ferment la marche. Dans Le Monde, le chercheur résume : « Cela représente un écart important : de 1 à 1,5 au sein de l’Union européenne. L’image des familles nombreuses dans ces régions appartient à un passé lointain. En Italie, la fécondité est descendue à 2 enfants par femme à la fin des années 1970 et est restée continuellement basse depuis. En Espagne, le même phénomène s’est produit au début de la décennie 1980, puis le taux a diminué très rapidement ».
Et il précise : « Les inégalités entre hommes et femmes y sont plus marquées et les tâches au sein du couple, moins bien partagées. Les politiques visant à favoriser le travail des femmes et à leur permettre de concilier travail et famille y sont également moins développées ».
Le projet d’un enfant repoussé
En outre, les couples reportent à plus tard le souhait de faire un enfant quand travail et famille ne peuvent être harmonisés. Seulement, le temps passant, ce projet peut tout aussi bien finir par être abandonné. Sans compter que « la société considère que la maternité n’est pas compatible avec un emploi au moins dans les premières années de l’enfant », ajoute le Professeur Pinson. Pour revenir au cas strictement français, il conclut que si notre pays reste en tête au niveau européen, c’est « Sans doute un résultat des politiques sociales et familiales qui ont amorti le choc de la crise et les effets du chômage ».