Taranis, le satellite français qui va observer la “face cachée” des orages
Il partira de la base de Kourou à la fin de l'année prochaine, car ce phénomène météorologique recèle encore bon nombre de mystères.
Taranis sera bientôt à 600 kilomètres au-dessus de nos têtes, pour tenter de mieux comprendre un phénomène météo qui nous touche de bien plus près.
Le satellite français, qui emprunte le nom du dieu du Ciel et de l’orage dans la mythologie celtique gauloise, partira fin 2019 étudier la “face cachée” des orages.
Chasser les “elfes” et les “sprites”…
Au-delà de ce que nous en voyons et entendons depuis le plancher des vaches, c’est-à-dire éclairs et tonnerre, Christophe Bastien-Thiry, à la tête du projet Taranis au Centre national d’études spatiales (Cnes), explique que “les orages donnent lieu à des phénomènes beaucoup plus larges que ce qu’on imagine”.
Avec ses 185 kilos Taranis aurai ainsi pour mission de chasser les phénomènes lumineux transitoires (TLE). Comme les “elfes”, qui consistent en un halo lumineux s’étendant rapidement au-dessus des nuages d’orage, à 100 kilomètres d’altitude environ.
Ou encore les “sprites”, moins fréquents et qui sont le jaillissement d’une sorte de feu d’artifice sous forme de filaments, pendant un très court laps de temps.
Taranis, à la découverte de la face cachée des orages ! Ce satellite est dédié à l'observation des événements lumineux transitoires au-dessus des orages : sprites, elfes, jets, etc. https://t.co/S7m57UnNg2 pic.twitter.com/UZjH2uGxe2
— CNES (@CNES) July 5, 2018
… Mais aussi les flashs de rayons gamma terrestres
Il est un autre phénomène, peur rassurant celui-ci, que Taranis devra observer et que résume Christophe Bastien-Thiry : “Dans certaines conditions, l’orage va se comporter comme un accélérateur de particules et générer une bouffée ultra brève de photons gamma”.
Ces “flashs de rayons gamma terrestres” (TGF) sont aussi puissants, sur un très court instant, qu’une explosion nucléaire. Et donc, selon le spécialiste, “inquiétants” car étant “potentiellement un danger pour les équipements ou le personnel” des jets privés ou des appareils militaires.
Mission prévue pour une durée de 2 à 4 ans, en station orbitale polaire dès la fin de l’année prochaine.