Syrie : bientôt 3 ans de conflit
Face à une rébellion désunie, le régime syrien est à l'offensive pour reprendre des territoires perdus.
En Syrie, le conflit a déjà fait 140.000 morts, près de la moitié de la population est déplacée, ou réfugiée. La guerre, à l’aube de sa quatrième année, pourrait encore durer très longtemps : les 2 parrains de la conférence de Genève pour la paix en Syrie, Barack Obama et Vladimir Poutine, sont actuellement en plein conflit à propos de la situation ukrainienne, ce qui éloigne d’autant plus le spectre d’une intervention de la communauté internationale.
Des photos exfiltrées du pays ont récemment prouvé la mort de plus de 11.000 personnes par torture dans les seuls camps de détention de la capitale, exactions qui donnent un caractère méthodique et industriel à la tuerie perpétrée par le régime de Bachar Al-Assad. Ce dernier, reparti à l’offensive depuis déjà plusieurs mois, tente de garder la mainmise sur les lieux stratégiques du pays : la côte, les grands axes, et les grandes villes. Il détient à l’heure actuelle les lieux les plus peuplés, tandis que l’opposition comptabilise quant à elle davantage de territoires.
Bachar Al-Assad extermine l’opposition
Alors que l’élection présidentielle syrienne aura lieu dans trois mois, le Parlement étudie actuellement un projet de loi qui rendrait impossible toute candidature de l’opposition. Le journal Al Watan, proche du pouvoir, rapporte que selon ce projet, tout candidat devra résider dans le pays depuis au moins 10 ans, et obtenir le soutien d’au moins 35 députés. Dans ces circonstances, toute candidature de l’un des nombreux opposants binationaux semble totalement compromise.
Parallèlement, le Président Bachar Al-Assad continue de se présenter, aux yeux des pays étrangers et de ses citoyens, comme le seul rempart possible contre le Djihadisme, agitant la fibre de l’islamophobie. “L’Etat continuera de combattre les terroristes qui ont déplacé les citoyens de leur foyer et commis des crimes odieux“, a-t-il déclaré mercredi 12 mars alors qu’il visitait des déplacés syriens.
La rébellion désunie
Dans le camp adverse, on peine à unir ses forces. Depuis le début de l’année, une guerre oppose les rebelles en majorité islamistes et la branche officielle d’Al Quaïda en Syrie aux Djihadistes de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIL).
De nombreux observateurs et spécialistes de la Syrie pensent à présent que le pays, totalement désagrégé, se dirige tout droit vers une partition des territoires.