« Abattoir humain » : Témoignage glaçant d’un survivant de la prison de Saydnaya en Syrie
Riyad Avlar a enduré deux décennies de captivité en Syrie, dont la moitié à Saydnaya, laissant des marques indélébiles et une obsession de documenter et dénoncer les horreurs commises. Quels secrets peut-il révéler sur ces prisons syriennes ?
Tl;dr
- Riyad Avlar, ancien détenu de la prison de Saydnaya, documente les atrocités commises.
- Des milliers de détenus ont été libérés par les rebelles syriens.
- Avlar espère que Saydnaya deviendra un lieu de mémoire.
Le combat de Riyad Avlar
Enfermé pendant vingt ans dans les prisons syriennes, dont dix dans l’infâme prison de Saydnaya, Riyad Avlar a survécu pour raconter son histoire. Ce n’est pas une quête de vengeance qui l’anime, mais bien une soif de justice.
Co-fondateur de l’Association des détenus et des disparus de la prison de Saydnaya (ADMSP), il est déterminé à documenter et réparer les atrocités commises sous le régime de Bachar al-Assad.
Les horreurs de Saydnaya
- Amnesty International a qualifié Saydnaya d’« abattoir humain »
- Les détenus y étaient torturés, affamés et entassés depuis les années 80
- Des milliers ont été libérés par les rebelles syriens
Les images de ces prisonniers, hagards et décharnés, ont fait le tour du monde. Pour Riyad Avlar, cela a ravivé des souvenirs traumatisants. Arrêté en 1996 pour avoir mentionné des exactions du régime syrien, il fut enchaîné pendant deux mois dans une cellule plongée dans le noir. « J’ai vu des gens mourir devant mes yeux, beaucoup d’entre eux de faim », confie-t-il.
De la survie à la reconstruction
Malgré les séquelles de ce passé douloureux, Riyad a réussi à se reconstruire. Par la pratique du théâtre et de la musique, mais aussi par son travail au sein de l’ADMSP, il a pu aider de nombreuses familles à obtenir des preuves de vie de proches emprisonnés à Saydnaya. « L’art-thérapie », résume-t-il simplement.
Un lieu de mémoire
La prison de Saydnaya est désormais vide, laissant place à un silence lourd de sens. Selon l’ADMSP, plus de 4 000 détenus y ont été libérés par les rebelles. Cependant, l’association estime également qu’au moins 30 000 détenus ont été exécutés ou sont morts sous la torture, par manque de soins ou de nourriture, entre 2011 et 2018.
Face à ces horreurs, Riyad Avlar espère que Saydnaya deviendra un jour un lieu de mémoire. Un lieu où l’on se souviendra des victimes, mais aussi où l’on célébrera la liberté retrouvée.