Sur la Lune, les déchets laissés par l’Homme intéressent la science
Saviez-vous que la toute première action des premiers astronautes fut de balancer sur notre satellite naturel environ 30 kilos d'excréments ?
L’être humain a cette incroyable faculté de tout salir dès qu’il arrive quelque part. Et même dans les endroits censés rester tout de même plus ou moins propres… « Ho, quel beau moment passé au bord de la rivière, le retour à la Nature… allez, on laisse des papiers gras c’est pas grand chose ». Ou alors « youpi, on est sur le toit du monde à 8 849 mètres d’altitude ! On laisse nos déchets, d’autres vont bien les ramasser ». L’ultime exploit, en attendant le prochain bien sûr, est d’arriver sur la Lune et de jeter des sacs poubelle. Oui, MÊME LÀ !
Ce fameux 20 juillet 1969, savez-vous ce qui a été fait en tout premier ? Non, Armstrong n’a pas commencé par descendre la petite échelle et prononcé quelques mots pour la postérité. Il a d’abord descendu la poubelle, que lui tendait Buzz Aldrin.
Déchets sur la Lune : un inventaire à la Prévert
Dans cette poubelle, des déjections humaines. Sans toilettes à bord nous direz-vous, il est assez naturel voire vital pour les narines de s’en débarrasser à la première occasion, qui plus est dans un espace aussi vaste et dépeuplé de tout regards potentiellemet critiques. Toujours est-il que sur la première photo prise en ce jour historique figure le sac poubelle.
Et depuis, près de 180 tonnes de déchets y ont été laissés. Parmi eux, figurent les balles de golf d’Alan Shepard, un rameau d’olivier doré, un drapeau, caméras, un marteau, une plume de faucon. Mais aussi, emballages alimentaires, restes de repas, rovers, objets divers ayant servi à des expériences, et deux paires de bottes pour ne citer qu’eux. Au-delà de l’intérêt éventuellement archéologique que pourraient revêtir ce dépotoir lunaire, des scientifiques y voient une opportunité d’étude autrement particulière.
Des déchets qui posent des questions
Ainsi, la question se pose de savoir su les bactéries présentes dans les matières fécales laissées par les astronautes ont survécu à des dizaines d’années de conditions extrêmes. Pour Charles Duke, le dixième Homme à avoir foulé le sol de la Lune lors de la mission Apollo 16, les radiations solaires ont exterminé toute possibilité de vie : « Je serais extrêmement surpris si quoi que ce soit avait survécu ».
Même son de cloche chez Andrew Schuerger, astrobiologiste à l’université de Floride. En 2019, il dévoilait une étude dédié à la probabilité de survie de microbes sur la Lune et sa conclusion était la suivante : « Il est peu probable que les surfaces externes des engins spatiaux contiennent encore des spores viables après une seule lunaison ».
Ceci étant dit, les bactéries présentes dans les matières fécales pourraient se trouver mieux préservées à l’abri dans le sac-poubelle bien étanche. Toutefois, les températures (au minimum -233°C, au maximum 123°C) ont pu ne leur laisser aucune chance. Quoi qu’il en soit, à la Nasa, on exclut pas de faire partir une mission pour ramener ces sacs d’un genre très spécial sur Terre en vue d’analyses plus poussées.