Stupéfiants : des affaires multipliées par six en vingt ans
En vingt ans, les affaires de stupéfiants ont été multipliées par six en France. Le président du département ayant révélé ces chiffres les explique en partie par une progression de la consommation de cannabis.
En ce jeudi, l’observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publie les résultats d’une étude concernant les chiffres des infractions à la législation sur les stupéfiants (ILS) observées entre 1990 et 2010. L’information principale de ce rapport semble être la multiplication par six des affaires de stupéfiants en vingt ans.
Une explosion que Christophe Soullez, président de l’ONDRP, explique en partie par “l’augmentation de la consommation, notamment celle de cannabis”. Auprès de nos confrères du Parisien, il évoque également le rôle des autorités dans ces chiffres : “C’est aussi la conséquence de l’implication accrue des forces de l’ordre (police, gendarmerie et douanes) dans la lutte contre l’usage et le trafic depuis vingt ans.”
Cannabis : plus d’affaires de stupéfiants car une consommation en hausse
Et si ces affaires apparaissent souvent concerner du cannabis, c’est parce qu’il est, selon M. Soullez, “beaucoup plus facile d’interpeller des fumeurs de cannabis. Cela tient au mode de consommation : c’est une drogue qui s’est banalisée et qu’on consomme sur la voie publique. Alors que l’usage de l’héroïne ou de la cocaïne se fait essentiellement dans des lieux privés.”
Le président de l’ONDRP ne voit d’ailleurs visiblement pas la légalisation du cannabis comme un moyen d’enrayer sensiblement la machine : “Je ne suis pas favorable à la légalisation car je pense que la consommation doit rester une infraction pénale mais je prêche pour une évolution de la loi. Alors que notre législation est une des plus répressives en Europe, la consommation ne cesse d’augmenter dans notre pays. Elle n’est donc plus adaptée. Je pense donc qu’il faut réfléchir à un autre mode de sanction et privilégier la contravention : ça touche au portefeuille et c’est rapide.”
Trafic international : les femmes grandement représentées
Concernant le profil des personnes directement concernées par ces trafics, M. Soullez “parle ici d’une infraction très masculine (de 83 % à 93 % selon les catégories)”. Et d’ajouter que “la part des femmes est la plus élevée en matière de trafic international : c’est sans doute dû au phénomène des mules. A noter enfin que la moitié des personnes impliquées dans le trafic international sont de nationalité étrangère. Notre prochaine étude permettra d’affiner le profil et la carrière criminelle des trafiquants.”