Soumission chimique pendant 10 ans : comprendre le procès des viols de Mazan
Un homme a administré des drogues à sa femme pendant une décennie pour la prostituer à plusieurs hommes. Le procès, qui se penche actuellement sur cette affaire de soumission chimique, suscite beaucoup d'attention. Comment la justice va-t-elle gérer ce cas hors-norme ?
TL;DR
- Un procès historique sur la soumission chimique se tient en France.
- 727 cas de soumission chimique signalés en 2021, une augmentation de 34,9% par rapport à 2020.
- Les agresseurs et victimes n’ont pas de profil type, les agressions se déroulent principalement dans la sphère privée.
Focus sur la soumission chimique : un procès historique en France
Un procès sans précédent se tient actuellement en France, attirant l’attention nationale sur le phénomène inquiétant de la soumission chimique. Pendant une décennie, un homme a administré à sa femme des drogues puissantes pour la livrer à des abus sexuels commis par des inconnus.
Le nombre d’accusés s’élève à 51 individus, tous impliqués dans le viol de cette femme.
La soumission chimique : un fléau en augmentation
La soumission chimique, qui consiste à administrer des substances psychoactives à des victimes sans leur consentement, est un mal qui se propage de plus en plus. En 2021, 727 cas ont été signalés, soit une augmentation de 34,9% par rapport à l’année précédente.
Ce phénomène a été mis en lumière par des témoignages de victimes droguées à leur insu dans des bars ou lors d’événements privés, comme l’affaire de la députée Sandrine Josso.
Procès des viols de Mazan
A écouter jusqu’à la fin @bfmtvpic.twitter.com/RvdrXWAmwg— Marc Gral (@MarcGral) September 2, 2024
Les profils variés des agresseurs et des victimes
Contrairement à une idée reçue, les agresseurs n’ont pas de « profil type ». Ils peuvent provenir de tous les milieux sociaux et culturels et peuvent être parfaitement intégrés dans la société. La victime connaît souvent son agresseur. Les accusés du procès des viols de Mazan, par exemple, sont des hommes de 21 à 68 ans, issus de diverses professions et situations familiales.
Les victimes de soumission chimique n’ont pas non plus de profil type. Les agressions peuvent survenir partout, mais se produisent principalement dans la sphère privée, comme le domicile ou le cercle amical ou amoureux, suivi du milieu festif et de la sphère professionnelle.
Une responsabilité collective pour lutter contre ce fléau
Malheureusement, les victimes ont tendance à se sentir coupables, alors que le droit est de leur côté. Leïla Chaouachi, experte nationale de l’enquête soumission chimique de l’ANSM, insiste sur la nécessité d’une meilleure coordination entre les différents acteurs et d’une prise en compte du sujet au niveau politique. Selon elle, il est impératif de mettre fin à la culpabilisation des victimes et d’adopter une approche globale pour lutter efficacement contre ce fléau.