Soudan : Omar el-Béchir réélu avec près de 95% des voix
Le président soudanais Omar el-Béchir a été réélu sans surprise avec 94,5% des voix.
Il entamera ainsi son quatrième mandat, et a d’ores et déjà promis d’être le président “de tous les Soudanais”.
Cette victoire d’Omar el-Béchir était très largement attendue, après les élections présidentielles, parlementaires et régionales qui se sont déroulées à travers tout le pays il y a une quinzaine de jours.
Des élections très critiquées
L’opposition, qui avait choisi de boycotté cette élection, la jugeant non libre et démocratique, a raillé les résultats sitôt annoncés par la commission électorale indépendante.
Omar el-Béchir n’avait ainsi comme seuls concurrents 13 inconnus. Malgré l’ouverture des bureaux de vote durant 4 jours consécutifs, la participation a à peine dépassé les 46%.
Le président soudanais a prononcé un discours, dans lequel il a condamné l’ingérence des pays étrangers -qu’il nomme “puissances coloniales” – dans les affaires internes de son pays. L’Union Européenne avait en effet fustigé la tenue de ces élections contraires selon elle aux principes démocratiques.
El-Béchir a conclu son discours en promettant de promouvoir une société au service de l’Islam.
Isolement international
A 71 ans, le président soudanais est à la tête de son pays depuis 1989. Il est réclamé par la Cour Pénale Internationale pour génocide au Darfour.
Depuis 1989, le Soudan est isolé sur la scène internationale et, depuis 1997, sous le coup d’un embargo commercial américain.
Cet isolement a conduit le pays à une situation extrêmement délicate sur le plan économique. El-Béchir est actuellement sous pression diplomatique afin d’entamer un dialogue et d’enfin parvenir à sortir de cet isolement qui asphyxie littéralement le Soudan, croulant sous les dettes.
Des pourparlers nationaux afin de trouver une sortie de crise au Darfour avaient été annoncés par Omar el-Béchir l’an dernier. Considérés comme un préalable indispensable à toute levée des sanctions internationales par les puissances étrangères, ces pourparlers n’ont pourtant toujours pas démarré.