Seine-Saint-Denis : la directrice et une institutrice d’une école maternelle suspendues pour violences
Jeudi, la directrice et une institutrice d'une école maternelle de Seine-Saint-Denis ont été suspendues de leurs fonctions par l'inspection académique, et ce après une dizaine de plaintes déposées à leur encontre pour violences sur élèves.
Suite à une enquête menée par plusieurs mères de famille et une dizaine de plaintes déposées au commissariat de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), la directrice et une institutrice d’une école maternelle de la commune ont été suspendues jeudi matin “à titre provisoire” par l’inspection académique.
Auprès de nos confrères du Parisien, qui rapportent l’information, l’une de ces mamans raconte avoir récupéré sa fillette de 3 ans en larmes l’avant-veille des vacances de la Toussaint : “Elle s’était fait pipi dessus. Elle m’a dit qu’elle avait été frappée par sa maîtresse. Le lendemain, je suis allée voir la directrice. Elle a nié. Mais en croisant les aides-éducatrices et en leur posant la même question, j’ai vu leur visage se décomposer et, là, j’ai compris.”
Violences présumées à l’école maternelle : l’enquête de mamans
Une preuve implicite qui motive cette mère à mener son enquête, laquelle va la conduire devant des parents dont les enfants ont eu la directrice et l’institutrice concernées comme enseignantes. Une autre maman, dont l’enfant avait été scolarisé dans le même établissement cinq ans plus tôt, déclarera qu’“entre 2011 et 2013, le comportement de [son] fils a changé. Il s’est mis à bégayer.”
Jusqu’à un jour de 2014 où l’évidence lui est apparue : “Un jour mon fils a été bâillonné avec du ruban adhésif puis attaché à un appareil de motricité. Quand j’ai demandé des explications à la directrice, elle a justifié son geste en disant qu’il tirait souvent la langue. Quant au fait de l’attacher à un appareil, elle m’a dit : Il se comporte comme un animal, je le traite comme un animal.”
Une directrice et une institutrice “plutôt sympas”
Pour cette mère de famille, il était difficile de soupçonner ces deux femmes, “souriantes et plutôt sympas”, de telles violences. Le cabinet de directeur académique se veut d’ailleurs prudent quant à ces accusations : “Les deux professeurs sont suspendues à titre conservatoire mais cela ne préjuge en rien de leur culpabilité. Cela permet de protéger la présomption d’innocence et de ramener de la sérénité dans l’école.”