Russie : deux sœurs jugées pour avoir tué leur père qui les battait
En Russie, deux sœurs s'apprêtent à être jugées pour avoir tué leur père. Elles auraient agi en réponse aux violences qu'elles subissaient quotidiennement de la part de leur paternel.
En Russie, deux sœurs sont sur le point d’être jugées pour avoir tué leur père. Le Comité d’enquête de Russie, responsable des investigations considérées comme majeures, a communiqué les raisons pour lesquelles les prévenues avaient agi de la sorte : “Il a été établi que le mobile du crime des accusées étaient des griefs personnels dus aux douleurs physiques et psychiques infligées par le père à ses filles pendant longtemps, ce que l’enquête considère comme des circonstances atténuantes”.
Deux sœurs encourent jusqu’à 20 ans de prison pour avoir tué leur père violent
Au moment des faits, Krestina, Angelina et Maria avaient, respectivement, 19, 18 et 17 ans. Le Comité a appelé à ce que les deux sœurs les plus âgées passent en jugement pour “meurtre commis en groupe avec préméditation”. 20 Minutes rapporte que Krestina et Angelina encourent jusqu’à vingt ans de prison. Me Mari Davtian, avocate d’Angelina, n’a pas accepté cette décision, estimant ainsi “qu’il y a plus qu’assez de preuves établissant qu’elles ont agi en situation de légitime défense”. Quant à Maria, qui était donc mineure à lépoque, il a été demandé à son encontre “une obligation de soins médicaux”.
Il les agressait sexuellement de manière régulière
L’avocat des sœurs, Me Alexeï Liptser, a indiqué que leur père les battait “pratiquement tous les jours” et les agressait sexuellement de manière régulière. Il lui arrivait également de se servir sur elles d’un pistolet à air comprimé. C’est suite à une tentative de suicide de l’aînée en 2016 et à l’usage de gaz lacrymogène par leur père que ces trois sœurs se sont dit que “si elles n’agissaient pas, l’une d’elles allait mourir”. Elles ont profité que leur paternel dormait pour lui asséner plusieurs dizaines de coups de couteau.
En 2017, les violences domestiques, hors cas de récidive et de blessures graves, avaient été globalement décriminalisées en Russie. Ce qui peut expliquer que les multiples signalements faits à la police par des proches de ces sœurs violentées soient restés sans réponse.