Royaume-Uni : Prendre des photos sous les jupes des femmes est à présent un délit
Le projet de loi qui n'attend plus que la signature de la reine a été adopté mercredi.
Le “upskirting”, pratique consistant à prendre des photos ou à filmer sous les jupes des femmes, sera bientôt passible de deux ans de prison. En France, ce comportement est puni par une loi promulguée en août dernier, renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
Le projet de loi a été adopté mercredi, et n’attend plus que la signature de la reine Elizabeth II, une formalité.
“On a gagné”
La campagne avait été menée par Gina Martin, 27 ans. En 2017, elle assistait à un festival à Londres quand deux hommes ont pris des photos sous ses vêtements à l’aide d’un téléphone, avant de les partager. En l’absence de chef d’accusation approprié, aucune poursuite n’avait pu être engagée.
We fought the law and… WE WON.
Upskirting will be a sexual offence.
💥💥💥💥💥💥 pic.twitter.com/dulj6Xp6qR
— Gina Martin (@ginamartin_uk) January 16, 2019
Sur Twitter, la jeune femme s’est réjouie de l’adoption du projet de loi, écrivant “ON A GAGNÉ”. Le texte avait été présenté par la députée libéral-démocrate Wera Hobhouse, mais bloqué par le conservateur Christopher Chope. Lequel avait vu par la suite les portes de son bureau et de sa permanence, “décorées” par des culottes. Le gouvernement avait alors pris le texte à son compte.
“Une intrusion odieuse dans la vie privée”
Pour la secrétaire d’État à la Justice Lucy Frazer, l'”upskirting” est une “intrusion odieuse dans la vie privée, qui laisse les victimes en détresse”.
Erika Rackley, professeure à la faculté de droit de l’université du Kent voit plus loin, en indiquant que la loi “est un ajout bienvenu dans la lutte contre les agressions sexuelles basées sur l’image, mais elle devrait être le point de départ d’une législation plus large”.
Dans cette réaction qu’elle a postée sur le web, elle ajoute espérer l’adoption d’une “loi qui s’attaque à toutes les formes de prise, de création et de distribution non consensuelles d’images sexuelles privées et prévoyant l’anonymat automatique pour toutes les victimes survivantes”.