Royaume-Uni : “Désolée”, Liz Truss reconnaît des “erreurs”
La Première ministre britannique, désavouée de toutes parts, affirme sa volonté de rester à son poste.
Lizz Truss ne voit pas le bout du tunnel. Six semaines après sa nomination au poste de Première ministre, elle a à l’occasion d’une entretien télévisé diffusé hier fait son mea culpa : “Je veux accepter ma responsabilité et dire que je suis désolée pour les erreurs qui ont été faites”.
Même au sein du Parti conservateur, Lizz Truss ne fait plus du tout l’unanimité. Elle a été obligée de faire marche arrière au sujet des promesses de campagne et de laisser de côté son “plan de croissance” après avoir mis les marchés en panique.
Lizz Truss : “trop loin trop vite”
Pour autant, elle veut rester à son poste, “pour tenir [ses] engagements pour l’intérêt national”. Elle estime avoir “agi rapidement pour pour réparer ces erreurs”, se disant “désolée” et jugeant avoir voulu aller “trop loin trop vite”.
Ce repentir arrive alors que Jeremy Hunt, ministre des Finances, a levé le voile quelques heures avant la diffusion de l’interview de Lizz Truss sur les contours de son projet budgétaire à moyen terme. Et ce faisant, il rayait de l’ardoise le projet de son prédécesseur.
Un budget qui avait fait polémique
Le 23 septembre, la Première ministre avait annoncé un plan à 45 milliards de livres de baisses d’impôts non financée en amont, et dont les plus riches profiteraient en large majorité.
Son projet prévoyait que le Royaume-Uni emprunte la bagatelle de 120 milliards d’euros, ce qui avait immédiatement fait réagir les marchés financiers, et pas de la meilleure des façons.
Une Première ministre “humiliée”
C’est Penny Mordaunt, en charge des relations avec le Parlement, qui avait dû répondre aux critiques de l’opposition à la chambre des Communes. Au-delà de ce signe d’une autorité remise en question, Lizz Truss était apparue par la suite aux côtés de celui qui était alors ministre des finances, Kwasi Kwarteng.
Mais son mutisme et son regard dans le vide avaient fait dire à l’opposition que Lizz Truss est une Première ministre “humiliée”, et qui “ne peut tout simplement pas rester à son poste”. Rachel Reeves, en charge des questions financières au sein du Parti travailliste, avait dénoncé “C’est une crise créée par les conservateurs à Downing Street mais les gens ordinaires en paient le prix”.