Riss de “Charlie Hebdo” : “Au-delà des menaces de mort, c’est le climat général qui est inquiétant”
Directeur de publication de "Charlie Hebdo", Riss était l'invité de la matinale d'Europe 1 suite aux menaces de mort survenues après la dernière Une de l'hebdo sur Tariq Ramadan.
Après sa dernière Une sur Tariq Ramadan récemment accusé de viols, le journal satirique a reçu des menaces de mort. Pour Riss aujourd’hui “appeler au meurtre” s’est banalisé.
Sur le dessin (voir plus bas), on aperçoit l’islamologue Tariq Ramadan en érection. Une représentation qui a fait l’objet de nombreux messages déposés sur Twitter : “Moi fiché S ou pas, ‘Charlie Hebdo’ ça va vite s’arrêter” ; “C’est pour quand le prochain attentat chez ‘Charlie Hebd’o s’il vous plaît ?” ou encore “Ils méritent un deuxième round ‘Charlie Hebdo’ de mes couilles, ça ne leur a pas suffit” ; “Charlie Hebdo sont un tas de déchets, et s’il faut d’autres tueries pour le rappeler, je dis que ça ne nous ferait pas que du mal”…
Par principe, on prend les menaces au sérieux et on dépose plainte
Une de Charlie Hebdo : "Tariq Ramadan bénéficie d'une certaine complaisance" dit Riss, de @Charlie_Hebdo_ #E1Matin pic.twitter.com/C7mejtU8ma
— Europe 1 (@Europe1) November 6, 2017
Au micro de Patrick Cohen, Riss explique : “Parfois, il y a des pics où l’on reçoit sur les réseaux sociaux des menaces de mort explicites. Par principe, on prend les menaces au sérieux et on dépose plainte. On n’accepte pas d’être traités de cette manière“.
Pour le directeur de publication, c’est surtout le climat général qui est inquiétant “Il y a une ligne rouge à ne pas franchir. On peut dire ce qu’on veut de Charlie Hebdo, ce n’est pas un problème. Mais menacer de mort quelqu’un, ce n’est ni autorisé dans la rue, ni dans un journal, nulle part. C’est quand même étonnant qu’après tout ce qui s’est passé en France depuis trois, quatre ans, on voit encore des réactions aussi violentes, des appels au meurtre. Ça s’est banalisé d’appeler au meurtre. C’est assez inquiétant “, assène-t-il avant de conclure :
Trois après l’attentat de “Charlie Hebdo“, Riss souhaite que “l’attachement à nos valeurs démocratiques soit toujours défendu avec autant de force et de véhémence qu’elles l’ont été en janvier 2015. Il ne faut pas que la combativité se relâche. Nous, on va continuer. On est fidèles à notre ligne“.
Notez que les menaces de mort en ligne peuvent être signalées sur la plateforme Pharos du ministère de l’Intérieur. La provocation au terrorisme sur Internet est passible de sept ans de prison et 100.000 euros d’amende.
Une sur Tariq Ramadan : Charlie Hebdo croule sous les menaces de mort https://t.co/HWQWk92uSz pic.twitter.com/lqdjfQxZbu
— Marianne (@MarianneleMag) November 4, 2017