Retraités : un abattement fiscal de 2 000 euros arrive, êtes-vous concerné ?

Image d'illustration. Retraité à un bureau ajustant des lunettesADN
Le gouvernement envisage de mettre en place un abattement forfaitaire de 2000 euros destiné aux retraités. Cette mesure fiscale pourrait alléger l’imposition de nombreux foyers concernés, mais son application dépendra de certains critères d’éligibilité.
Tl;dr
- Nouvel abattement de 2 000 € envisagé pour les retraités.
- Bénéfice accru pour les plus modestes si appliqué aux aides.
- Gain budgétaire estimé à 550 millions d’euros.
Vers une réforme de l’abattement fiscal pour les retraités
Le gouvernement projette de modifier en profondeur le régime d’abattement fiscal dont bénéficient aujourd’hui les retraités.
Dès le budget 2026, il s’agirait de remplacer le système actuel – un abattement proportionnel de 10 % sur la pension, plafonné à 4 399 euros – par une déduction forfaitaire unique de 2 000 euros par an et par personne. L’idée semble simple, mais elle entraîne des effets contrastés selon le niveau de revenus.
Des conséquences inégales selon les foyers
En pratique, cette réforme ne serait pas neutre. Comme le précise l’Institut des politiques publiques (IPP), « le passage à l’abattement de 2 000 euros est assez largement redistributif, augmentant les prestations et diminuant le montant d’impôt dû pour les retraités moins aisés tout en augmentant le taux d’imposition pour les retraités plus aisés ».
Pour un foyer fiscal percevant jusqu’à 20 000 euros annuels (ou 40 000 euros pour un couple), la mesure entraînerait une hausse du montant déduit. Résultat : ces foyers verraient leurs revenus imposables diminuer, ce qui ouvrirait la porte à des impôts allégés et à un accès élargi aux prestations sociales. Au contraire, au-dessus de ce seuil, la réforme se traduirait par un avantage réduit, voire une augmentation du montant imposable.
L’application aux aides au logement en question
Tout n’est pas encore tranché, notamment sur l’intégration de ce nouvel abattement dans le calcul des aides au logement. Aujourd’hui, la déduction de 10 % est également prise en compte par les Caisses d’allocations familiales. Si la réforme venait à s’appliquer aussi à ces aides, l’effet redistributif serait renforcé. L’IPP chiffre alors l’impact budgétaire à environ 550 millions d’euros, avec :
- 1,5 million de gagnants, principalement grâce à une hausse des prestations sociales.
- 1,4 million de perdants, du fait d’une imposition accrue.
À l’inverse, une application limitée au seul impôt sur le revenu doublerait presque les recettes générées (un milliard d’euros), mais limiterait nettement le nombre de bénéficiaires.
Bilan nuancé et arbitrages attendus
Finalement, si la majorité des foyers modestes profiterait pleinement du dispositif en cas d’élargissement aux aides sociales, reste à connaître l’arbitrage définitif du gouvernement sur ce point décisif.
La perspective d’un mécanisme plus équitable est avancée ; cependant, elle ne saurait masquer que certains retraités verront leur situation fiscale se durcir. Cette réforme pourrait donc bien redistribuer les cartes du paysage social français.