Scott Kelly : un retour sur Terre avant de futures missions plus longues ?
Après 11 mois passés à bord de l'ISS, l'astronaute Scott Kelly a retrouvé la Terre début mars. Le spationaute Jean-François Clervoy précise toutefois qu'il ne s'agit pas là de la plus longue mission jamais observée et que les prochaines sont amenées à durer davantage.
Le 2 mars dernier, l’astronaute américain Scott Kelly rentrait sur Terre après avoir vécu 11 mois au sein de la Station spatiale internationale (ISS). Un retour d’ailleurs salué par le président des États-Unis Barack Obama et qui soulève depuis plusieurs interrogations : les missions à venir s’inscriront-elles définitivement dans une durée plus étendue, et celle à laquelle a participé Scott Kelly représente-t-elle la plus longue à ce jour ?
Nous verrons un peu plus bas que l’affirmative semble s’imposer pour la première question. Nos confrères de Pourquoi Docteur ? ont d’abord obtenu du spationaute français pour l’Agence spatiale européenne (ESA) Jean-François Clervoy une réponse négative à la seconde : « Non, mais seuls 3 astronautes ont mené des missions plus longues. Un médecin russe qui a effectué deux vols de 10 mois et 14 mois, et en 1988, deux astronautes étaient restés dans l’espace 366 jours d’affilée. »
Scott Kelly et son frère jumeau Mark ont suivi les mêmes tests médicaux
La fin de cette mission a d’ailleurs donné lieu à une découverte publique : celle que Scott Kelly avait un frère jumeau, Mark, officiant également pour la NASA. Et selon Jean-François Clervoy, cette existence est loin d’être anodine d’un point de vue scientifique : « Les frères Kelly sont des vrais jumeaux, et ont donc le même patrimoine génétique. Ils ont suivi tous les deux le même programme de tests médicaux avant, pendant et après la mission. Cela va permettre de faire des comparaisons très fines pour discerner plus distinctement quelles modifications biologiques sont dues à l’impesanteur, et celles qui sont simplement le fait du vieillissement et du temps qui passe. »
Vols vers Mars : la nécessité de « missions encore plus longues »
Quant à savoir si l’être humain sera capable, à terme et organiquement parlant, d’arriver sur Mars, le spationaute de l’ESA parle d’enjeux médicaux « aujourd’hui connus » et de doutes résidant plutôt au niveau des radiations : « Le rayonnement cosmique de l’espace interplanétaire n’est pas encore bien caractérisé. C’est donc un sujet qui reste à étudier avant d’y exposer les équipages. »
Et de poursuivre en indiquant qu’il ne faudra pas s’atteindre à ce que les premiers vols dirigés vers Mars consistent en un atterrissage sur cette dernière : « Ils contourneront la planète ce qui signifie que les astronautes resteront en impesanteur pendant des périodes de un an et demi à deux ans. Et ça on ne l’a pas encore testé. Il faudra donc faire des missions encore plus longues pour préparer ces vols martiens. »