Rennes : un couvent perché à plus de 10 mètres pour travaux
Plus de dix mètres de vide séparent le sol du XIVe siècle de l'ancien couvent des Jacobins au cœur de Rennes.
Un chantier spectaculaire où le neuf, au lieu de contourner ou de déplacer l’ancien, entend s’y insérer sans le dénaturer.
En un an seulement, après avoir patiemment coulé d’immenses poutres transversales en béton sous le vieil édifice, renforcé toutes les ouvertures et voûtes de ce bâtiment inauguré en 1369, percé le sol de dizaines de pieux métalliques, les pelleteuses viennent d’excaver avec d’infinies précautions la terre qui se trouvait en dessous.
Désormais perché sur des dizaines de colonnes métalliques de quelque 14 mètres de haut dont l’épaisseur semble bien mince rapportée à l’ampleur de leur charge, le couvent attend, en suspension, la bascule du chantier dans sa deuxième phase: la construction, à ses pieds et dans son sous-sol, du centre des congrès.
Un auditorium de 300 places
Sous le niveau de l’ancien édifice religieux, nationalisé à la Révolution, seront construits un parking, un auditorium de 1.000 places, mais aussi une salle de congrès de 500 places.
Un auditorium de 300 places se glissera dans l’ancienne église qui n’a plus célébré d’office depuis plus de deux siècles car, dans son avant-dernière vie, le vieux couvent était devenu un bien militaire alternant casernement et lieu de stockage.
Actuellement, l’ancien jardin du couvent n’est plus qu’un profond trou béant. Mais il sera reconstitué, sur un nouveau plancher, et le cloître, alternant pierres anciennes, murs et baies vitrées, donnera sur des salles d’exposition, de restauration, une vingtaine de salles de réunion…
107 millions d’euros
A terme, le centre des congrès dont la mise en activité est prévue début 2018, pourra accueillir 1.500 personnes en plénières et en restauration et 3.000 m2 d’exposition.
Le coût total des travaux est estimé à 107 millions d’euros.
La maîtrise d’œuvre de ce chantier hors norme a été confiée à une équipe menée par l’architecte mandataire Jean Guervilly, associé à l’agence d’architectes Perrot-Richard (déjà derrière les reprises structurelles du Grand Palais des Champs-Élysées ou encore la réhabilitation du couvent des Bernardins à Paris). Et c’est une filiale du groupe Vinci, Sogea Bretagne, qui réalise les travaux.