Rennes : blacklisté de la Caisse d’Epargne à cause de son fils autiste
A la Caisse d'Epargne à Rennes, un retraité a vu ses comptes fermés suite à un comportement jugé "inconvenant" de la part de son fils autiste dans une agence.
L’agence Caisse d’Epargne de Bourg-L’Evêque, à Rennes, a clôturé les comptes de Loïc Croyal et de son fils Fabien. Jusqu’ici le fait est assez courant. Sauf que le motif invoqué par la banque sort de l’ordinaire.
Rennes : radié de la banque à cause de son fils autiste
Le 9 août dernier, le retraité âgé de 65 ans se rend à cette agence en compagnie de son fils de 32 ans. Alors qu’ils se trouvent au guichet, M. Croyal aperçoit son fils commencer à s’agiter. Pris d’une envie pressante, ce dernier commence à déboutonner son pantalon. Son père l’en empêche une première fois, puis Fabien se dirige vers un bureau avec toujours la même volonté de se soulager. Sur les lieux, le directeur de l’agence se serait montré assez peu compréhensif, tout en demandant aux deux hommes de sortir de l’agence.
Quelques jours plus tard, un courrier arrive au domicile de M. Croyal. Il provient de cette agence dans laquelle il a ses habitudes depuis 25 ans chaque semaine, et qui lui informe que les comtes seront fermés. A nos confères de Ouest-France, il indique, dépité : “Comment je vais faire ? C’est la première fois que Fabien a un comportement déplacé mais il n’a pas fait de gestes obscènes. Et ils savent bien que mon fils est handicapé (…) Dois-je le mettre dans une cage quand je vais retirer de l’argent à la banque ? “. Saisi, son avocat porte plainte pour “discrimination sur une personne vulnérable dans un endroit public”.
Pour la banque, il s’agit d’un “attentat à la pudeur”
Du côté de la Caisse d’Epargne, on admet avoir pris une telle décision rapidement. Bruno Leclerc, secrétaire général de la Caisse d’épargne pour la Bretagne et les Pays-de-Loire, précise dans un premier temps que cet “attentat à la pudeur a traumatisé une collègue”. Puis, il reconnait “qu’on est allé un peu vite. On va reprendre la négociation pour que cette famille maintienne ses comptes”.
Me Le Mintier, avocat, a indiqué pour sa part à i-Télé qu’il y a là “acte de discrimination évident (…) Ce, d’autant plus que monsieur Loïc Croyal est client de la banque depuis 25 ans, il vient avec son fils toutes les semaines. Tout le monde connaît le handicap du petit, tout le monde sait qu’il a l’âge mental d’un enfant de deux ans”. Il a demandé à ce que soient versées au dossier désormais judiciaire, les images tirées de la vidéo-surveillance.