Régime sans gluten : une concentration plus forte en mercure et arsenic ?
Privilégié par des personnes souhaitant préserver ou améliorer leur santé, le régime sans gluten présenterait toutefois le risque d'une exposition plus élevée au mercure et à l'arsenic.
On estime qu’en Europe, plus ou moins 1% de la population est intolérante au gluten, protéine notamment renfermée dans le blé, le seigle ou l’orge. Les personnes concernées, lors d’une absorption de cette protéine, connaissent une violence réaction de leur système immunitaire dont résulte principalement une destruction de la paroi intestinale.
Le régime sans gluten est cependant également adopté par des consommateurs pas forcément mis en danger par la protéine. Un tel régime leur permet en effet, nous rapporte Pourquoi Docteur ?, de prévenir des ballonnements et d’enregistrer de meilleures performances sportives.
Un taux d’arsenic x2 pour les adeptes du “sans gluten”
Peut-on alors considérer que le régime sans gluten est sain pour la santé ? Une étude conduite par Maria Argos, professeur d’épidémiologie à l’école de santé publique de l’université de l’Illinois (États-Unis), vient de soulever le risque d’une exposition plus forte à des éléments chimiques comme le mercure et l’arsenic.
Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs des travaux (rapportés dans la revue Epidemiology) ont sollicité plus de 7.400 volontaires. Parmi eux, 73 étaient des adeptes du régime sans gluten et leur âge allait de 6 à 60 ans. Après analyse, il est apparu que, par rapport aux autres participants, leur niveau d’arsenic dans les urines était multiplié par deux, et leur taux de mercure dans le sang 70% plus important.
Des études supplémentaires pour confirmer le risque
Si Mario Argos évoque un régime sans gluten possiblement à même d’avoir des “répercussions inattendues sur la santé”, elle reconnaît dans le même temps que de nouvelles études devront être menées afin d’approfondir ces premiers résultats.
Il va ainsi s’agir notamment de mesurer les niveaux d’arsenic et de mercure absorbés afin de déterminer leur caractère toxique ou non. La chercheuse émet également le souhait que les États-Unis prennent exemple sur l’Europe quant à la réglementation sur l’exposition alimentaire de l’arsenic :
“C’est peut être quelque chose à laquelle nous devrions songer aux États-Unis. Nous contrôlons les taux d’arsenic dans les eaux, mais puisque le riz est une source supplémentaire d’exposition, il paraît logique de surveiller sa présence dans les aliments”.