Réforme des retraites : coup d’envoi des débats en commission

Élisabeth Borne le 3 octobre 2022.capture d'écran YouTube
La tension est loin d'être à son comble, alors que le gouvernement s'est montré plus fermes ces tout derniers jours.
La semaine s’annonce rude pour la majorité. Alors que mardi la rue se mobilise à nouveau, les débats commencent ce jour en commission des Affaires sociales pour le projet de loi de la réforme des retraites.
Et les récentes prises de position pour le moins fermes du gouvernement ne fait que remonter l’opposition comme un coucou.
Le départ à 64 ans “n’est plus négociable”
C’est depuis 9h30 ce matin que quelques dizaines de députés travaillent sur les articles du projet. Il prévoit que l’âge légal de départ à la retraite passe de 62 à 64 ans, mais également une accélération de l’allongement de la durée de cotisation. C’est le 6 février prochain que le texte partira se confronter à l’hémicycle.
Dimanche, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont eu des prises de position qui n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu de l’opposition. Alors que la première déclarait que “l’âge de départ n’est plus négociable”, le second estimait pour sa part que la Nupes veut “bordéliser le pays”.
Des réactions même au sein de LR
Du côté de l’opposition, ces sorties n’ont bien sûr pas manqué de faire réagir. Ainsi Manuel Bompard, coordinateur LFI, a reproché à la Première ministre de “bomber le torse (…) Ils veulent passer en force, donc la meilleure réponse ça sera des millions de personnes dans la rue mardi”.
Et même chez LR, majoritairement favorable au texte, son vice-président exécutif Aurélien Pradié a critiqué le “coup de menton” d’Elisabeth Borne et “l’agitateur” Gérald Darmanin, ce dernier jetant selon lui “de l’huile sur le feu”.
Des milliers d’amendements déposés
Et c’est peu dire que l’horloge va tourner à une vitesse folle, puisque les élus ont jusqu’à mercredi 20 heures pour se déterminer sur les 7 000 (environ) amendements déposés, en majeure partie pas les députés Nupes.
Pourquoi un délai aussi court ? C’est le choix de l’exécutif qui a choisi de porter le texte dans le cadre du projet de budget rectificatif de la Sécu, limitant de fait à cinquante jours au total les débats parlementaires. Dont seulement vingt pour la première lecture par les députés.