Rats à la prison de Sequedin ? Un détenu dénonce et saisit la justice
Un détenu de la prison de Sequedin a décidé de saisir la justice pour dénoncer la présence de quantité de rats dans l'établissement, le prisonnier craignant ainsi notamment pour sa santé.
L’histoire est-elle amenée à se répéter ? En début de mois, l’État était assigné en justice par l’Observatoire International des Prisons (OIP) pour les conditions de vie supposément déplorables des détenus de la prison de Fresnes. Était ainsi notamment déplorée la présence de rats et de cafards auprès des prisonniers.
Il aura finalement été ordonné au ministère de la Justice de dératiser l’établissement. Et c’est aujourd’hui la prison de Sequedin, dans les Hauts-de-France, qui fait l’objet de semblables accusations. Images à l’appui, un détenu de 35 ans y déplore la présence de plusieurs centaines de rats qui l’empêchent de dormir et lui font craindre pour sa santé.
Un détenu saisit la justice : « il se retrouve dans un trou à rats ! »
Le trentenaire n’a pas pu être présent à l’audience tenue jeudi devant le tribunal administratif de Lille. Cité par France Bleu, son avocat Me Carson a expliqué la situation :
« Il se retrouve dans un trou à rats ! Il n’ose même plus prendre de douche, il y a des cadavres de rats qui risquent de transporter des maladies. Il a connu d’autres prisons, mais il n’a jamais vu ça. Il y a extrême urgence ».
« La maladie me fait plus peur que les représailles »
Dans la vidéo tournée par le détenu, ce dernier raconte que « quand on est en promenade, les rats marchent à côté de nous [..]. C’est impressionnant le bruit qu’ils font. Je n’arrive même plus à dormir […]. Ce sont des conditions de 1800, on est en 2016, dans une nouvelle prison […]. Ils sont en infraction totale avec la Convention européenne des droits de l’Homme. Je me sens humilié, rabaissé. J’ai fait des erreurs, je ne suis pas au Club Med, je suis en prison mais il y a un minimum. Je n’ai pas été condamné à être humilié, j’ai été condamné à une privation de liberté, d’aller et de venir. Point. »
Si l’avocate du ministère de la Justice a confirmé la présence de rats mais à l’extérieur de la prison, des rongeurs qui seraient attirés par les déchets jetés par les détenus, le bâtonnier de l’ordre des avocats du barreau de Lille appelle quant à lui à « éradiquer le phénomène » et à « ordonner une expertise », même si une dératisation vient d’être effectuée.