Quotidien : Yann Barthès aurait été qualifié de “gros connard” par le chef com’ d’Emmanuel Macron
Sylvain Fort, directeur de la communication d'Emmanuel Macron, aurait qualifié Yann Barthès de "gros connard" suite à la couverture, par Quotidien, de l'épisode "Rotonde" ayant quelque peu émaillé l'image du futur président de la République.
Le documentaire diffusé sur TF1 au lendemain de la victoire d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, considéré par certains observateurs comme un peu trop propret pour être honnête, avait en tout cas permis de constater que l’équipe du candidat d’En Marche ! était très soucieuse des informations publiées à son sujet dans la presse.
Au point de sermonner cette dernière quand des propos d’Emmanuel Macron avaient été déformés voire inventés. Mais l’on n’imaginait pas forcément certains excès comme ceux révélés jeudi par M le magazine du Monde (article complet réservé aux abonnés). On y apprend ainsi que Yann Barthès et son émission Quotidien auraient fait l’objet de pressions et de menaces.
Com’ de Macron : Quotidien aurait reçu menaces et pressions
Suite à sa victoire acquise au premier tour de la présidentielle le dimanche 23 avril dernier, Emmanuel Macron se rend dans la brasserie parisienne La Rotonde accompagné de plusieurs membres de son équipe et de personnalités amies. Ce soir-là, Quotidien, représenté par Paul Larrouturou, avait interpellé le candidat d’En Marche pour dresser un parallèle avec la soirée organisée au Fouquet’s lors de l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007.
Devant cet apparent élan d’impertinence, Emmanuel Macron avait pris le temps de répondre à son interlocuteur en lui indiquant qu’il n’avait “rien compris à la vie” s’il n’avait pas saisi que le candidat souhaitait fêter cette victoire avec des personnes qui l’avait accompagné depuis le début de sa campagne. Un échange assez bon enfant vu de l’extérieur, mais qui semble avoir fortement déplu à l’équipe communication d’Emmanuel Macron.
Michel Field également tancé
Voici ainsi, selon M le magazine du Monde, comment s’est déroulée la suite pour Quotidien : “Les conseillers, fous de rage, contactent les journalistes, les téléphones vibrent : ‘Vous voulez faire passer le FN, c’est ça ?’ […] ‘Quotidien’ reçoit des menaces de boycott et des pressions directes. Yann Barthès, l’animateur de l’émission, se fait agonir par Sylvain Fort. ‘Gros connard’, ‘Débile profond’ (après lecture le 18 mai, l’intéressé dément le deuxième terme).”
Une correction qui laisse à penser que le premier terme a bien été prononcé. On aura au passage remarqué que la quotidienne de TMC n’avait depuis pas rapporté ces propos. Elle n’aurait d’ailleurs pas été la seule à être accusée de faire son travail, comme l’évoque cette séquence datée du second tour de la présidentielle : “C’est Michel Field, le directeur de l’information de France Télévisions, qui reçoit un appel furieux d’un conseiller. Il lui reproche la couverture médiatique de France 2 : comment peuvent-ils diffuser le discours de Mélenchon au lieu de se consacrer exclusivement à la soirée de victoire de Macron ? ‘J’ai mis ça sur le compte de l’exaltation de la soirée, raconte Michel Field, magnanime. Ils ont dû se chauffer la tête. Je leur ai expliqué le B.A.-BA de l’information et de la priorité au direct.'”
Le Lab d’Europe1 rapporte pour sa part avoir été contacté par le même Sylvain Fort pour demander la suppression d’un article que le directeur com’ estimait faire le jeu du Front national. Un papier toujours accessible et qui ne semble pas avoir, au final, empêché Emmanuel Macron de décrocher le fauteuil présidentiel avec un assez large écart.