Quand un fragment de Terre se retrouve sur la Lune
L'échantillon avait été prélevé par les membres de la mission Apollo 14, en 1971.
Près de 50 ans après sa collecte sur la Lune, le 46eme fragment de la 321eme pierre lunaire rapportée par la mission Apollo 14 a révélé un bien étonnant secret.
Il pourrait s’agir du plus vieux fragment de roche terrestre jamais examiné. Mais comment s’est-il retrouvé sur notre satellite naturel ?
Une roche éjectée après un impact
Il y a une semaine, la revue Earth and Planetary Science Letters a publié les résultats des recherches de Jeremy Bellucci, du muséum d’histoire naturelle suédois, et Alexander Nemchin, de l’université Curtin (Perth, Australie).
Les deux scientifiques ont été intrigués par la présence, dans cet agrégat de matières ayant fusionné, d’un fragment de couleur plus claire (pointé par une flèche dans la photo ci-dessus).
Des cristaux s’y trouvent, ceux de quartz et de zircon. Ces deux minéraux, s’ils sont fréquents sur notre planète, le sont nettement moins sur la Lune.
Un témoin de l’enfance de la Terre
Le zircon a ceci d’étonnant qu’il permet d’estimer les conditions dans lesquelles il s’est formé, rappelle Le Figaro. En l’espèce, une fois analysé, il s’avère qu’il doit sans doute son origine à un magma se trouvant à 20 km de profondeur de la Terre, il y a 4 milliards d’années.
À cette époque géologique, l’activité terrestre était très agitée. Et l’impact d’une météorite ou d’un autre gros corps céleste a pu éjecter de la matière terrestre pour la faire entrer en collision avec la Lune. Enfin, « une autre météorite aurait frappé ce bout de roche, provoquant la formation de l’agrégat ramassé par les astronautes américains en 1971 », conclut encore Le Figaro.