Le procès des faux diplômes de l’université de Toulon débute aujourd’hui
Six prévenus, dont l'ancien président Laroussi Oueslati, comparaissent jusqu'à jeudi devant le tribunal correctionnel de Marseille dans l'affaire des faux diplômes décernés à des étudiants chinois à l'université de Toulon.
C’est un procès très attendu par le monde de l’éducation qui s’ouvre aujourd’hui à Marseille. Pendant près d’une semaine, le tribunal correctionnel de la cité phocéenne va en effet se pencher sur l’affaire du trafic de faux diplômes qui se serait déroulé entre 2004 et 2009 à l’université Sud Toulon Var.
Trafic de diplômes en faveur d’étudiants chinois
C’est le 26 mars 2009 que le scandale a éclaté suite à la plainte d’un professeur de l’Institut d’Administration des Entreprises de l’Univerité Sud Toulon Var. Ce dernier tient à alerter sur un trafic potentiel de diplôme mis en place par le président de l’université de l’époque, Larousse Oueslati.
La mécanique était simple, entre 2004 et 2009, des centaines d’étudiants chinois se seraient inscrits à la formation du master d’entrepreneuriat de l’IAE de Toulon pour obtenir un diplôme sans avoir à le passer. Dans les faits, ces étudiants, dont la majeure partie ne maîtrisaient pas le français, payaient l’équivalent de 2700 euros pour s’assurer d’obtenir le diplôme sans en passer les épreuves. Une commission aurait validé plus de 300 dossiers en 2008 sans jamais se réunir. Rappelons qu’en Chine, un diplôme d’université française est extrêmement valorisé et ouvre beaucoup de portes.
La justice s’empare de l’affaire
En 2009, une information judiciaire est ouverte par la justice pour « corruption active et passive et escroquerie ». Dans le même temps, une enquête administrative conclut à de graves irrégularités et conduit en octobre 2009 à la suspension du président Oueslati sur décision de la ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque, Valérie Pécresse. Un an plus tard, l’homme est mis en examen pour « corruption passive » et placé en détention provisoire jusqu’en mai 2011. Deux étudiants chinois ont également été placés derrière les barreaux.
À 54 ans, l’ancien président de l’Université du Sud Toulon Var comparaît avec cinq autres prévenus devant le tribunal correctionnel de Marseille dans un procès qui durera jusqu’à jeudi.
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