Procès des « écoutes » : trois ans de sursis requis contre Nicolas Sarkozy
Avec Gilbert Azibert et Thierry Herzog, l'ancien locataire de l'Elysée était rejugé pour corruption et trafic d'influence.
Depuis 2014 et le début de l’affaire dite des « écoutes », les rebondissements n’ont pas manqué. Mardi 13 décembre, le parquet général a requis trois ans de prison avec sursis à l’encontre de Nicolas Sarkozy.
Il était à nouveau jugé, en appel, pour corruption et trafic d’influence en compagnie de l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert et son avocat historique Thierry Herzog.
Même peine pour les coprévenus
La même peine a été requise à l’encontre des deux coprévenus. Le ministère public a également requis une interdiction des droits civiques de cinq ans pour MM. Sarkozy et Azibert, et une interdiction d’exercer la profession d’avocat pendant la même période pour Me Herzog.
En première instance, la peine d’un an de prison ferme avait été prononcée contre l’ancien président de la République.
Retour sur l’affaire des « écoutes »
Le dossier se base sur des conversations, interceptées début 2014, entre Nicolas Sarkozy et Me Herzog sur une ligne ouverte au nom de Paul Bismuth. Pour l’avocat général, la défense a cherché à « complexifier » ces « Vingt conversations » mais elle sont « limpides ». Yves Micolet ajoute que « le but des intéressés est totu à fait clair ».
Toujours selon lui, il y a bien eu « un pacte de corruption », résumant :
Gilbert Azibert est sollicité pour obtenir des informations et démarcher des conseillers à la Cour de cassation. En contrepartie, Nicolas Sarkozy accepte de l’aider à obtenir un poste à Monaco.
L’ancien locataire de l’Elysée venait d’obtenir un non-lieu dans l’affaire Bettencourt et il cherchait à faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels.
Conversations « précises et efficaces »
L’avocat général a encore évoqué le fait que « La plupart du temps, ces conversations ne sont pas mondaines mais extrêmement précises et efficaces ».
Des mots durs, tout comme ceux-ci :
C’est la corruption jour après jour, conversation après conversation, tel un mauvais feuilleton, d’un des plus hauts magistrats français (…) par un ancien président de la République et par un des avocats les plus renommés. Voilà ce que vous avez à juger.
Nicolas Sarkozy quant à lui se démène à la barre pour clamer son innocence « avec la plus grande force », souhaitant laver son « honneur »et contestant avoir jamais corrompu « qui que ce soit ».