Sarkozy : écoutes et soupçons de trafic d’influence
Le Monde jette un gros pavé en révélant que Sarkozy, Guéant et Hortefeux ont été placés sur écoute par la justice.
Pour Le Monde, dans son article publié aujourd’hui, il s’agit d’une « affaire sans précédent ». En avril 2013, en pleine affaire du financement présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par la Libye, deux magistrats prennent la décision de le placer sur écoute. Nicolas Sarkozy, mais aussi Claude Guéant et Brice Hortefeux, ses deux anciens ministres de l’Intérieur.
En décembre, des conversations entre Hortefeux et Christian Flaesch, ancien chef de la police judiciaire de Paris, sont révélées dans Le Monde. Le quotidien établit alors un lien embarrassant entre le politique et Flaesch. Ce dernier sera écarté de l’affaire.
A la suite de ces fuites, Sarkozy « devient laconique sur son téléphone officiel ». Un nouveau téléphone mobile, inscrit sous un nom d’emprunt, est mis sous écoute après sa découverte par les juges. La surveillance met au jour des conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat, Me Herzog, lui-même doté d’un téléphone ouvert sous un nom fictif.
Tous les ingrédients d’un possible scandale d’Etat
A ce moment, la cour de Cassation doit décider si la saisie des agendas de N. Sarkozy est licite. Des agendas indispensables pour prouver sa « proximité avec Bernard Tapie » dans l’affaire du Crédit Lyonnais. Il se trouve que les Sarkozy et Me Herzog sont bien renseignés sur la procédure portant sur l’affaire Bettencourt, d’où provient cette saisie. Qui renseigne les deux hommes ? Un magistrat de la cour de Cassation, Me Azibert. En échange de ces renseignements, Azibert aurait demandé la faveur d’une mutation en Principauté de Monaco. Le parquet financier avait ouvert une information pour «violation du secret de l’instruction» et «trafic d’influence». Bientôt, des haut magistrats de la cour de Cassation pourraient être entendus par l’office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.