Ecoutes de Sarkozy : Thierry Herzog et Gilbert Azibert placés en garde à vue
Rebondissements dans l'affaire des écoutes de Sarkozy, Thierry Herzog (avocat) et Gilbert Azibert (magistrat) sont placés en garde à vue.
Lundi 30 juin 2014 au matin, l’avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog ainsi que le magistrat Gilbert Azibert ont été placés en garde à vue dans l’affaire des écoutes téléphoniques de l’ancien Président de la République. En effet, les deux hommes vont être interrogés dans le cadre d’une enquête menée par les juges d’instruction Patricia Simon et Claire Thépaut pour “trafic d’influence” et “violation du secret de l’instruction”. De plus, il est possible que dans les jours à venir, Nicolas Sarkozy pourrait se voir se faire convoquer à son tour dans les locaux de l’OCLCIFF.
Les enquêteurs soupçonnent l’ex-président d’avoir été informé qu’il était sur écoute dans l’enquête sur le financement libyen. Par ailleurs, plusieurs proches de Nicolas Sarkozy ont été mis sur écoute comme Claude Guéant, Brice Hortefeux ou encore Michel Gaundin ancien préfet de police et patron de la police nationale.
Un soupçon de scandale
L’enquête avait été lancée à l’origine sur la base de conversations téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et son avocat Me Herzog. La mise sur écoute avait été ordonnée en septembre 2013, sur décision des juges financiers qui enquêtaient sur des accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de l’ex-président. Ces échanges téléphoniques ont conduit la justice à soupçonner les deux hommes d’obtenir auprès de Gilbert Azibert, avocat général auprès de la Cour de cassation et ami de longue date de Me Thierry Herzog, des informations confidentielles sur l’ancien chef de l’Etat dans la procédure Bettencourt, en échange d’un haut poste à Monaco.
“Ces communications mettent en évidence que ce magistrat aurait fait part à Thierry Herzog de son souhait nommé au tour extérieur au Conseil d’Etat de Monaco et que Nicolas Sarkozy aurait assuré qu’il l’aiderait dans ce projet chef du parquet national financier.” a déclaré Eliane Houlette, chef du parquet national financier. “Cette affaire de pseudo-trafic d’influence, avait ajouté l’avocat, est en réalité un scandale d’Etat, mais pas au sens où on l’entend. Pour qu’il y ait trafic d’influence, il faudrait qu’il y ait ou qu’il y ait eu influence, c’est-à-dire des pressions d’un haut magistrat sur le président de la chambre criminelle de la Cour de cassation et les dix magistrats qui la composent ! Non seulement on ne peut exercer une influence que l’on n’a pas, mais M. Azibert ne siège pas à la chambre criminelle.”
Écoutes de Sarkozy : le magistrat Gilbert Azibert interpellé >> http://t.co/OsWe0UBdCi pic.twitter.com/0uayJ1rDMw
— Le Figaro (@Le_Figaro) 30 Juin 2014