La précarité diminuerait l’espérance de vie de deux ans
Selon une étude suisse, vivre dans des conditions de vie précaires réduirait l'espérance de vie de deux ans, soit quasiment autant que la sédentarité.
Vivre dans la précarité se traduit généralement dans les esprits par des difficultés d’ordre financier, même si ces conditions de vie impactent également d’autres domaines. Une étude conduite en Lausanne (Suisse) et publiée en ce mercredi dans la revue médicale The Lancet révèle qu’évoluer dans un milieu défavorisé a un effet négatif sur l’espérance de vie.
Ainsi, après s’être intéressés de près à pas moins de 48 études menées aux États-Unis, en Australie et dans une partie de l’Europe, des scientifiques se sont aperçus que les personnes vivant dans des conditions précaires avaient une espérance de vie réduite de 2,1 ans. Une diminution se rapprochant, comme le rapporte swissinfo.ch, de celle engendrée par la sédentarité (2,4 ans).
Espérance de vie : la précarité aussi nocive que la sédentarité ?
À titre de comparaison, le diabète diminue cette espérance de vie de 3,9 ans, et le tabagisme, de 4,8 ans. L’un des auteurs des travaux, le professeur Mika Kivimaki de l’University College de Londres, évoque un sujet d’étude finalement assez peu expérimenté : “Nous savons que l’éducation, le revenu et le travail affectent la santé, mais peu d’études en ont évalué l’importance”.
Paolo Vineis, chef du projet Lifepath consacré au vieillissement, souligne de son côté que “le statut socio-économique est important parce qu’il est un résumé d’une exposition, pendant toute une vie, à des conditions et des comportements dangereux”.
Des gouvernements appelés à une prise en compte du facteur
Par voie de communiqué, la première signataire de l’étude, Silvia Stringhini du CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois), en appelle à la responsabilité des politiques pour une prise en compte du statut socio-économique dans l’établissement des mesures sanitaires :
“Compte tenu de l’énorme influence du statut socio-économique sur la santé, il est important que les gouvernements le reconnaisse en tant que facteur de risque central et cessent de l’exclure des politiques sanitaires”.