Pour faire des économies de kérosène, Airbus s’inspire du vol des oiseaux migrateurs
L'exemple des oies sauvages et leur formation en "V" devrait permettre de générer des économies de carburant allant de 5 à 10% par voyage.
La nature continue d’inspirer la technologie. Airbus, qui s’est engagé à réduire ses émissions de dioxyde de carbone, s’inspire du vol en “V” des oiseaux migrateurs pour contribuer au respect de cet engagement. Le programme “fello’fly” vise ainsi à réduire de 5% à 10% la consommation de kérosène par voyage. Comment ?
Un mouvement d’air tourbillonnant
L’avionneur en explique le principe : “Lorsqu’un oiseau bat des ailes, de l’air passe sur les ailes et tourbillonne vers le haut derrière les extrémités des ailes. Cet écoulement crée un sillage, mouvement d’air tourbillonnant contenant de l’énergie cinétique. Les oiseaux migrateurs en tête volant en formation groupée fournissent l’effort pour ceux qui suivent derrière, lesquels bénéficient des turbulences ainsi créées, en restant en l’air et en dépensant beaucoup moins d’énergie”.
Le gain de carburant indiqué en préambule de cet article est obtenu quand les avions se suivent ainsi à trois kilomètres de distance.
Une démonstration commerciale dès 2021
Airbus argumente encore : “voler ensemble pourrait donc aider les aéronefs à récupérer l’énergie cinétique perdue en plaçant un aéronef suiveur dans le balayage ascendant de l’un des sillages de l’avion en tête”. L’avionneur européen fait savoir que deux compagnies dont une française sont déjà partenaires pour tester ce vol en “V”, mais d’autres sont également sur les rangs.
Nick Macdonald, directeur du programme, explique pour sa part : “Nous travaillons au développement des fonctions nécessaires pour aider les pilotes à rester en position derrière le leader en toute sécurité pendant un vol long-courrier”. Reste à obtenir l’agrément des compagnies, du contrôle aérien, mais également du régulateur car à ce jour les avions sont contraints de voler à une distance supérieure à ces trois kilomètres.
Mais à l’heure actuelle, fait valoir BFMTV, la technologie de gestion du trafic aérien “a nettement évolué, rendant possible ces vols rapprochés entre deux avions dans l’espace aérien, sans compromettre la sécurité”.
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