Polémique sur le burkini : “une question dérisoire” pour Emmanuelle Cosse
La ministre du Logement Emmanuelle Cosse se dit "choquée" par l'ampleur prise par la polémique sur le burkini, estimant qu'il s'agissait à la base d'une "question dérisoire".
Ils sont plus d’un, ou en tout cas plus d’une, à estimer que la polémique sur le burkini a bien vécu et qu’il est désormais temps pour les politiques de s’atteler à d’autres problématiques. Il y a quelques jours, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo considérait ainsi à ce sujet que l’on était “dans une sorte d’hystérie médiatique” qu’il fallait, à son sens, “arrêter”.
Et la ministre du Logement Emmanuelle Cosse d’avoir émis pareille observation dans un entretien accordé à nos confrères du JDD. Pour l’ex-secrétaire générale d’EELV (Europe Écologie Les Verts), le débat est déjà allé bien trop loin : “Je suis choquée de l’ampleur prise par ce débat ! Une question dérisoire s’est transformée en débat national obsessionnel”.
Cosse : “choquée de l’ampleur prise” par la polémique sur le burkini
Mme Cosse reconnaît qu’au-delà de sa position sur le port du burkini en France, c’est la façon dont plusieurs politiques se sont emparés de la polémique en vue des élections qui l’a interpellée : “En tant que femme, bien sûr, j’ai d’abord été dérangée par le burkini. […] Mais en tant que femme politique, je suis choquée, dans le contexte de grande fébrilité liée aux attentats de juillet, des raisons pour lesquelles certains élus se sont lancés dans ces interdictions, pour des questions purement électoralistes…”
Pas de discussion avec le Premier ministre
Bien que n’apparaissant pas favorable à une loi interdisant les burkinis, la ministre a confirmé n’avoir pas traité de la question avec Manuel Valls. Elle semble au passage affirmé sa confiance en le Premier ministre quant à la posture à adopter sur le sujet :
“Le Premier ministre est un militant convaincu de la République. Il est intervenu à plusieurs reprises sur les questions de discrimination, sur le respect des femmes, et c’est important de lui reconnaître cela”. Emmanuelle Cosse a enfin indiqué bien se retrouver “dans la position de Bernard Cazeneuve : la France a besoin d’apaisement”.