Sur la piste des lycéennes de Chibok retenues en otage par Boko Haram
L’armée nigériane lance un avis de recherche contre trois personnes pour recel d’informations liées aux lycéennes de Chibok retenues en otage par le groupe armé Boko Haram.
Suite aux deux dernières vidéos diffusées par Boko Haram, l’armée nigériane a lancé un avis de recherche contre le journaliste Ahmad Salkida et deux autres individus du nom d’Ahmed Bolori et Aisha Wakil. Ses personnes sont inquiétées pour leurs liens et contacts présumés avec le groupe islamiste dans l’affaire des lycéennes de Chibok.
Le groupe Boko Haram et les lycéennes de Chibok
Le 14 avril 2014, l’organisation islamiste Boko Haram avait fait parler d’elle suite à l’enlèvement massif de 276 adolescentes dans le Nord-Est du Nigéria. 57 d’entre elles avaient réussi à s’échapper rapidement, les autres sont réduites en esclavage. Le leader du groupe, Abubakar Shekau, avait alors menacé de les vendre sur les marchés ou de les marier de force, ce qui n’avait pas manqué de provoquer l’émoi de la population internationale.
Le groupe Boko Haram souhaite se servir de ces lycéennes comme monnaie d’échange. Au travers de vidéos, il réclame la libération de ses combattants. En effet depuis Décembre 2011, une centaine de femmes et d’enfants des dirigeants appartenant au groupe Boko Haram ont été arrêtés, probablement pour faire pression sur les combattants et commencer les négociations. Dans l’une de ses vidéos, Abubakar Shekau menaçait d’ailleurs : « Maintenant que vous tenez nos femmes, attendez de voir ce que nous allons faire à vos propres femmes conformément à la charia. »
Le lien présumé du journaliste Ahmad Salkida avec le Boko Haram
Ce lundi, l’armée nigériane a lancé un avis de recherche contre 3 individus soupçonnés de liens avec le groupe Boko Haram dont le journaliste Ahmad Salkida. Dans un communiqué, le Colonel Sani Usman, porte-parole de l’armée nigériane, explique que cet avis de recherche « est devenu nécessaire, étant donné leurs liens avec les deux dernières vidéos qui ont été diffusées par Boko Haram, et aussi d’autres éléments révélés par notre enquête préliminaire. Ils doivent se présenter et nous dire où sont les filles de Chibok et les autres personnes détenues pour nous permettre d’aller à leur secours »
Ancien journaliste du quotidien national « Daily Trust », Ahmad Salkida est une figure emblématique dans le conflit avec les insurgés islamistes de Boko Haram. En 2006, il avait été le premier à obtenir une interview exclusive avec le fondateur du mouvement, Mohammed Yusuf. Il a affirmé avoir reçu plusieurs menaces de mort et s’est exilé aux Émirats Arabes Unis, d’où il tient un blog journalistique. Samedi 13 août, il a informé sur son compte Twitter : « J’étudie la vidéo des #Chibokgirls qui m’a été envoyée en exclusivité avant que leurs ravisseurs ne la mettent en ligne sur YouTube », vidéo qui n’a effectivement été publiée que le lendemain.
Ce lundi, il annonce via son blog « salkida.com » : « Dans les jours qui viennent, je prendrai un avion pour Abuja, et je me rendrai aux autorités » en précisant qu’il avait fait « allégeance » au gouvernement nigérian pour la libération des lycéennes.