Perturbateurs endocriniens : Touraine et Royal veulent davantage de Bruxelles
Souhaitant une définition plus précise des perturbateurs endocriniens, Marisol Touraine et Ségolène Royal demandent à la Commission européenne d'y inscrire ainsi le principe de précaution.
Au terme de six longues années, la Commission européenne vient finalement de définir les critères de perturbateurs endocriniens en ce qui concerne les pesticides. Des critères au nombre de trois et dont l’un d’eux a fait se soulever 70 associations, reprochant ainsi à Bruxelles de ne prendre en compte que la toxicité de l’être humain.
Les ministres de la Santé et de l’Environnement Marisol Touraine et Ségolène Royal n’apparaissent pas non plus satisfaites par la définition rendue par la Commission européenne, et lui demandent désormais de la retravailler. Mesdames Touraine et Royal estiment en effet qu’il faut « aller plus loin » et apporter la proposition d’« une version plus protectrice de la santé et de l’environnement ».
Bruxelles appelé à inscrire le principe de précaution dans les perturbateurs endocriniens
Le ministère de l’Environnement reproche notamment aux critères de la commission d’autoriser la commercialisation de substances susceptibles d’être un perturbateur endocrinien. Et d’appeler donc à l’inscription, dans cette définition, du principe de précaution :
« La France appelle à l’adoption d’une définition incluant également les perturbateurs endocriniens présumés ou suspectés, ce qui permettra d’anticiper et d’initier des démarches de prévention avant que toutes les confirmations scientifiques soient disponibles ».
Des « interdictions pourraient être remises en cause »
Ce ministère apparaît également contre la modification du règlement concernant les produits phytopharmaceutiques et qui permet « de réviser les dérogations possibles, ce qui est contraire à la position que la France exprime depuis plusieurs mois ».
Pour le ministère de Mme Touraine, l’adoption d’un tel texte viendrait entrer en contradiction avec des interdictions précédemment décidées : « Dans la loi de modernisation de notre système de santé, en avance sur les décisions réglementaires de l’Union européenne, l’interdiction du bisphénol A a été étendue aux jouets pour enfants. Si la proposition de la commission européenne était adoptée en l’état, ces interdictions pourraient être remises en cause ».