Perrier autorisée à poursuivre la production d’eau minérale naturelle dans le Gard

Image d'illustration. Paysage montagneux avec bouteille d eau minérale pure et rafraîchissanteADN
L’usine Perrier, installée dans le Gard, est autorisée à poursuivre la production de son eau minérale naturelle. Les autorités sanitaires n’ont relevé aucun motif suffisant pour suspendre l’activité de l’emblématique marque française.
Tl;dr
- Perrier conserve le label « eau minérale naturelle ».
- Contrôles sanitaires renforcés après des scandales de contamination.
- Trois forages du site Perrier définitivement fermés.
Appellation maintenue malgré la tourmente
La marque Perrier, figure emblématique du patrimoine français et propriété du groupe suisse Nestlé Waters, respire. Après plusieurs mois d’incertitudes et de polémiques sur la qualité de ses eaux, les autorités ont finalement tranché : l’appellation haut de gamme « eau minérale naturelle » pourra continuer à orner ses bouteilles. C’est un arrêté du préfet du Gard, Jérôme Bonet, qui l’a confirmé plus tôt que prévu, soulageant au passage les centaines d’emplois liés au site de Vergèze.
Des conditions strictes imposées par les autorités
Pour autant, ce feu vert n’est pas sans contrepartie. Selon l’arrêté révélé par Radio France et Le Monde, la production reste autorisée pour les captages « Romaine VI » et « Romaine VII », à condition que l’eau soit traitée et renforcée en gaz carbonique. Les règles sanitaires, elles, se durcissent nettement : dorénavant, un suivi hebdomadaire des paramètres microbiologiques est exigé sur chaque forage. Si la moindre anomalie venait à être détectée, l’exploitation devra immédiatement cesser.
La mesure ne s’applique toutefois pas à tous les points d’extraction. Trois autres forages du site, n’ayant pas fait l’objet d’une demande d’autorisation auprès des autorités compétentes, sont désormais exclus de toute exploitation et devront être physiquement démantelés.
Retour sur une succession de crises sanitaires
Derrière cette décision se cache une période agitée pour Nestlé Waters. Au fil des derniers mois, la marque a vu son image écornée : aveux d’utilisation passée de traitements interdits, passage contesté à la microfiltration (0,2 puis 0,45 micron), puis nécessité de solliciter une nouvelle autorisation pour préserver le précieux label « eau minérale naturelle ». L’affaire a rebondi début décembre lorsque Radio France a révélé des épisodes répétés de contaminations bactériennes et le blocage de milliers de palettes.
Doutes persistants et réactions partagées
Si la direction salue un épilogue favorable pour ce dossier sensible – selon elle essentiel à la sauvegarde d’une marque phare – les associations telles que Foodwatch pointent un manque de transparence. Pour leur porte-parole, il demeure « incompréhensible que les preuves sur l’absence d’impact microbiologique soient seulement partielles selon l’ARS Occitanie ». Une liste rapide permet de cerner les principales critiques émises :
- Légalité contestée des procédés récents de microfiltration.
- Série noire d’anomalies microbiennes bloquant des millions de bouteilles.
- Démantèlement jugé tardif des forages non conformes.
Dans ce contexte tendu où s’opposent impératifs économiques et exigences sanitaires, la saga Perrier semble loin d’avoir livré son dernier épisode.