En 2024, la France élimine plus de 185 000 jouets jugés dangereux

Image d'illustration. Bébés jouant avec jouets dans salon chaleureuxADN
En 2024, les autorités françaises ont procédé à la destruction de plus de 185 000 jouets jugés dangereux, renforçant ainsi leur vigilance face aux risques que ces produits peuvent représenter pour la sécurité des enfants et des consommateurs.
Tl;dr
- 185 000 jouets dangereux détruits en France en 2024.
- Les plateformes d’e-commerce présentent plus de risques.
- Alerte sur la non-conformité des jouets importés.
Des chiffres alarmants sur la sécurité des jouets
Au fil des années, le sujet de la sécurité des jouets revient régulièrement sur la table, mais les données dévoilées récemment par la DGCCRF font froid dans le dos. En 2024, plus de 185 000 jouets non conformes et dangereux ont été saisis puis détruits en France. Un chiffre qui témoigne d’un problème persistant malgré l’attention renforcée des autorités, notamment face à l’essor du commerce en ligne.
L’e-commerce dans le viseur de la Répression des fraudes
L’enquête annuelle menée par la Répression des fraudes (DGCCRF), auprès de quelque 2 000 professionnels (magasins spécialisés, distributeurs, forains…), s’est également concentrée sur cinq grandes plateformes d’e-commerce – dont quatre étrangères – générant entre 7 et 22 millions de visiteurs uniques mensuels dans l’Hexagone. Les résultats sont sans appel : selon Alice Vilcot, porte-parole de la DGCCRF, « on observe un taux de non-conformité et de dangerosité bien plus important sur les sites d’e-commerce ». Les statistiques parlent d’elles-mêmes. Sur les 700 jouets contrôlés chez les commerçants traditionnels, près d’un quart se sont avérés dangereux. Mais pour les achats réalisés par des enquêteurs sur Internet, « 30 % étaient non conformes et plus de 60 % à la fois non conformes et dangereux ».
Derrière les prix cassés, un risque réel pour les consommateurs
Derrière la tentation du « pas cher », il y a parfois un vrai danger. Parmi les produits détruits figurent par exemple des baguettes magiques laissant trop facilement accéder aux piles ou encore des balles lumineuses susceptibles d’endommager la rétine. Comme le souligne Alice Vilcot, « ce qui n’est pas cher peut coûter très cher après aux consommateurs s’il y a un incident ». Pour mieux s’y retrouver face à une offre pléthorique – et parfois trompeuse –, quelques conseils reviennent souvent :
- Privilégier l’achat en magasin pour manipuler le produit.
- S’informer précisément sur ses caractéristiques.
- Se méfier des photos flatteuses, mais parfois peu représentatives.
L’Europe sous pression face aux importations risquées
Une autre étude publiée en novembre par la Fédération européenne du jouet révèle que le phénomène n’a rien d’anecdotique au-delà de nos frontières : 96 % des jouets achetés chez des vendeurs tiers extra-européens via les marketplaces sont jugés non conformes et plus de 86 % réellement dangereux pour les enfants. La liste des plateformes concernées comprend notamment AliExpress, Amazon Marketplace ou encore Shein et Temu. Dans ce contexte, Serge Papin, ministre du Commerce, met en garde : « Pour les plateformes de l’e-commerce […] la vente de produits dangereux n’est pas l’exception : c’est leur business model. »
Ajoutons enfin que les douanes françaises ont récemment annoncé avoir intercepté près de 11 millions de jouets contrefaits destinés à être vendus en ligne – là encore, avec des risques sanitaires majeurs pour le jeune public. Entre vigilance accrue et montée en puissance du commerce digital mondialisé, le défi reste entier pour protéger au mieux les consommateurs français.