La France creuse sa dette, désormais l’une des plus élevées du continent européen

Image d'illustration. Vue panoramique de paris avec symboles financiersADN
La dette publique de la France continue de croître, franchissant un nouveau cap préoccupant. Ce niveau place désormais le pays parmi ceux présentant les ratios d’endettement les plus élevés du continent européen, suscitant l’inquiétude des observateurs économiques.
Tl;dr
- La dette française atteint 117,4 % du PIB.
- Échec politique sur le vote du budget 2024.
- Loi spéciale envisagée, risque de déficit accru.
Dette publique : un nouveau seuil franchi
À l’issue du troisième trimestre, la dette publique française s’est hissée à un niveau inédit, atteignant désormais 3.482,2 milliards d’euros. Ce chiffre représente pas moins de 117,4 % du produit intérieur brut, ce qui place la France au troisième rang des pays les plus endettés de l’Union européenne, juste derrière la Grèce et l’Italie. L’augmentation reste marquante sur la période estivale : entre juillet et septembre, la dette a progressé de 65,9 milliards d’euros.
La part attribuable à l’État seul pèse particulièrement lourd dans cette évolution : elle atteint 2.845,7 milliards d’euros après une hausse trimestrielle de 58,1 milliards.
Crispations autour du budget
Dans ce contexte déjà tendu sur le plan financier, le climat politique n’apporte guère d’apaisement. Une commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs a buté sur un accord à propos du budget pour l’année prochaine.
Face à cet échec patent, Sébastien Lecornu a pris la parole sur X pour « prendre acte » des dissensions parlementaires et annoncer son intention de convoquer dès lundi « les principaux responsables politiques » afin de tenter de sortir de l’impasse.
Loi spéciale : une solution controversée
Faute de compromis entre les chambres, le gouvernement semble désormais privilégier la piste d’une loi spéciale, démarche rare mais permise dans des circonstances exceptionnelles. L’entourage de la Première ministre a confirmé que le Conseil d’État serait sollicité à ce sujet.
Ce scénario suscite cependant de vives réserves : selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le recours à ce régime exceptionnel tout au long de 2026 priverait l’État de 6,5 milliards d’euros en recettes mais allégerait les dépenses publiques d’environ trois milliards.
Mises en garde institutionnelles
Au micro de France Inter, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, n’a pas caché ses inquiétudes : « Une loi spéciale aboutirait à un déficit nettement supérieur à ce qui est souhaitable ».
Dans cette période charnière où chaque décision pèse lourdement sur les équilibres budgétaires du pays, l’incertitude domine quant aux marges réelles de manœuvre dont disposent encore les pouvoirs publics face à la spirale croissante de la dette.