Le Pen qualifiée de “fasciste” par Mélenchon : la leader du FN déboutée par la Cour de cassation
La Cour de cassation a rejeté mardi le pourvoi de Marine Le Pen dans sa poursuite entamée contre Jean-Luc Mélenchon, et ce pour des propos de ce dernier datés de 2011 qui la qualifiaient de "fasciste".
L’affaire prend son origine au 5 mars 2011. Alors qu’un sondage donne Marine Le Pen gagnante au premier tour de l’élection présidentielle de 2012, Jean-Luc Mélenchon se gausse des résultats obtenus : “Tout ça est une guignolisation de la vie politique, absolument invraisemblable.” Et le co-fondateur du Parti de gauche d’ajouter sur l’antenne de CNews, encore alors iTélé : “Pourquoi voulez-vous que le peuple français soit le seul peuple qui ait envie d’avoir un fasciste à sa tête ?”
Des propos qui ne passent pas pour la présidente du Front national (FN), qui décide alors de poursuivre Jean-Luc Mélenchon en justice pour injure. En avril 2014, le tribunal correctionnel de Paris relaxe le député européen, estimant ainsi que le terme incriminé est “dépourvu de caractère injurieux lorsqu’il est employé entre adversaires politiques sur un sujet politique”.
Mélenchon exprimait son “opinion” sur Le Pen
La leader du FN fait appel de cette décision pour être déboutée quelque temps après. La cour d’appel de Paris aura quant à elle considéré que dans le contexte de l’époque, où les deux parties étaient présentées comme proches par certains observateurs, il apparaissait “nécessaire” que Jean-Luc Mélenchon “exprime son opinion en caractérisant politiquement son adversaire par un terme manifestant sa réprobation complète des idées politiques défendues par le Front national”.
Défaite pour @MLP_officiel : La @Courdecassation juge que @JLMelenchon, en la qualifiant de "fasciste", n'exprimait qu'une opinion. pic.twitter.com/eg1GSRtQZO
— Raquel Garrido (@RaquelGarridoPG) February 28, 2017
Les limites de la liberté d’expression pas franchies
Et après avoir formé un pourvoi en cassation, Marine Le Pen a été de nouveau déboutée mardi. Si, dans sa décision rendue, la Cour de cassation reconnaît que les mots employés par Jean-Luc Mélenchon peuvent être “outrageants” aux yeux de Marine Le Pen, elle a jugé que les propos alors tenus, “exprimant l’opinion de leur auteur, dans le contexte d’un débat politique, au sujet des idées prêtées au responsable d’un parti politique, ne dépassaient pas les limites admissibles de la liberté d’expression”. Le dossier semble par conséquent clos.