Peine de mort : 18 minutes d’agonie à cause d’un mauvais produit aux Etats-Unis
Charles Warner, détenu en Oklahoma, a été exécuté le 15 janvier dernier par injection. L'autopsie révèle aujourd'hui que sa longue agonie était due à l'utilisation d'un mauvais produit.
Voilà un nouveau fait plutôt embarrassant pour les autorités de l’Etat de l’Oklahoma. Un an après l’agonie d’un détenu dont l’injection létale s’était avérée complètement ratée, un rapport d’autopsie rend compte de l’utilisation d’un produit non prévu par le protocole sur un prisonnier exécuté en janvier dernier.
Charles Warner : “Mon corps brûle”
C’était le 15 janvier 2015. Ce jour, Charles Warner 47 ans et condamné à mort pour le viol et le meurtre d’une fillette va être exécuté. Seulement, dans l’injection sensée le tuer, se trouve de l’acétate de potassium en lieu et place de chlorure de potassium, nous apprennent les conclusions du rapport d’autopsie. La conséquence ? Le prisonnier meurt au bout de 18 longues minutes et d’après certains témoins, ses derniers mots furent : “Mon corps brûle”.
Toujours au mois de janvier, Richard Gossip ,un autre condamné à mort et toujours dans l’Oklahoma, a failli être exécuté dans les mêmes conditions. Sa peine a été reportée, comme 3 autres depuis dans le même Etat, en raison de suspicions sur le produit létal.
2014 : Clayton Lockett meurt au bout de 45 minutes
L’un des avocats de Richard Gossip pointe que ce manquement “soulève à nouveau des questions graves sur les capacités des autorités pénitentiaires de l’Oklahoma à procéder à des exécutions”.
Car les services pénitentiaires de l’Etat sont aussi à l’origine de la longue agonie de Clayton Lockett, dans le corps duquel un cocktail létal avait été injecté. Après 10 minutes d’inconscience, il reçoit deux des trois produits destinés à le tuer. C’est alors qu’il s’agite, tout en paraissant souffrir atrocement. La scène est alors cachée des yeux des témoins, car une veine avait éclaté et empêchait le bon déroulement de l’exécution. Ses avocats diront à l’issue de l’exécution : “C’était extrêmement difficile de voir ça. Ça ressemblait à de la torture”. Plus de 40 minutes après le début de son exécution, le condamné finira par mourir d’une crise cardiaque.