Pays-Bas : un enseignant menacé sur les réseaux sociaux pour avoir affiché une caricature
Aux Pays-Bas, un enseignant a reçu des menaces sur les réseaux sociaux après avoir affiché une caricature mettant en scène un homme décapité, l'hebdomadaire français Charlie Hebdo et un djihadiste.
Sans les réseaux sociaux, le dessin n’aurait vraisemblablement pas causé plus de remous qu’il n’avait pu le faire il y a quelques années. Suite à l’attentat de 2015 qui avait ciblé les locaux parisiens de Charlie Hebdo, un enseignant néerlandais avait affiché sur le mur de sa classe une caricature. L’œuvre, que l’on doit à un artiste actuellement très inspiré par l’élection américaine, dépeignant un homme décapité portant un t-shirt à l’effigie de l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo. Ce personnage avait été dessiné en train de tirer la langue à un djihadiste, relate 20 Minutes.
Il avait affiché une caricature après les attentats de 2015, il est menacé
Lundi, l’établissement de cet enseignant rendait hommage à Samuel Paty, ce confrère français assassiné le 16 octobre dernier pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet dix jours plus tôt. À cette occasion, indique le quotidien local NRC, des élèves musulmanes de l’Emmauscollege sont apparues choquées par la caricature qu’elles ont ainsi jugée “blasphématoire”. Le dessin a depuis été largement partagé sur la plate-forme Instagram, et l’un des commentaires laissés a eu de quoi interpeller : “Si cela n’est pas supprimé très rapidement, alors nous nous occuperons de cela différemment”.
Une enquête ouverte aux Pays-Bas
Toujours selon NRC, l’enseignant visé a été contraint “de se cacher” suite à ces avertissements. Sur le réseau social Twitter, les autorités néerlandaises ont fait savoir qu’elles prenaient, tout comme le ministère public, les menaces en ligne “très au sérieux”. Une enquête a été ouverte dans le but d’identifier leurs auteurs et de prendre les dispositions adaptées. Arie Slob, ministre de l’Éducation, s’est adressé au parlement au travers d’une lettre dans laquelle il condamne les agissements observés : “Le harcèlement et les menaces contre les enseignants ne peuvent en aucun cas être tolérés et nous nous opposons fermement à cela”. Une plainte a au passage été déposée par le collège.