Passoires thermiques : jusqu’à 55% de logements ne pourront plus être loués en Ile-de-France
À l'aube de l'entrée en vigueur de la loi Climat et résilience qui interdira la location des passoires thermiques, le parc de logements locatifs privés d'Ile-de-France est loin de satisfaire les critères de "l'indécence énergétique".
Dès le 1er janvier 2023, les logements considérés comme les plus énergivores ne pourront plus être proposés à la location comme le prévoit la loi Climat et résilience. De ce fait, le marché locatif pourra se tendre encore un peu plus en Île-de-France ou près de 55 % des logements locatifs privés ne satisferont plus aux exigences légales pour être proposés à la location.
Le parc locatif privé trop énergivore
C’est une étude menée conjointement par l’Insee et l’Institut Paris Région qui dévoile des projections inquiétantes alors que la loi Climat et résilience, qui entrera en vigueur en janvier 2023, interdira la location des logements sous le seuil de l’indécence énergétique.
Selon cette étude, 55 % des logements locatifs privés d’Île-de-France seraient concernés par cette interdiction, car ils n’entraient pas dans les critères des trois catégories énergétiques les plus énergivores en 2018.
Les logements sociaux s’en sortent mieux
Cette part passe à 45 % pour les résidences principales dans le département. Selon l’étude, les parcs de logements sociaux s’en sortent bien mieux puisqu’ils sont « seulement » 29 % à afficher une étiquette énergétique classée E, F ou G, soit les catégories les plus énergivores.
Le calendrier de la loi Climat et résilience
Pour rappel, la loi Climat et résilience prévoit d’interdire la mise en location des passoires énergétiques à partir du 1er janvier 2023. À cette date, les logements classés les plus énergivores constatés suite à un DPE seront concernés par cette interdiction. Puis, en 2025, les logements classés G seront concernés, les F en 2028 et les E en 2034. Si le logement en question a déjà un locataire, il ne pourra pas être reloué en cas de départ de ce dernier si des travaux de rénovation énergétiques ne sont pas effectués.
Il y a donc urgence quant à l’accélération de la politique énergétique pour éviter de se retrouver avec un marché tendu. Mais les propriétaires se heurtent à plusieurs freins, notamment lorsque les logements concernés sont dans des copropriétés dans lesquelles les prises de décisions sont longues. Aussi, si l’État fait le forcing pour inciter à la rénovation énergétique, les responsables de l’étude ont remarqué que pour le moment, les travaux rénovations ne sont pas ciblés sur les logements qui en ont le plus besoin.