Pas-de-Calais : des parents jugés pour avoir causé la mort de leur fillette de 6 semaines
Les parents de la petite Ambre, morte à l'âge de 6 semaines en 2015, sont jugés depuis mercredi par la cour d’assises de Saint-Omer pour maltraitance.
Mercredi a démarré à la cour d’assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais) le procès de parents jugés pour maltraitance. Celle d’Ambre, leur petite fille décédée en mai 2015 alors qu’elle venait d’atteindre son 46e jour d’existence.
L’enfant naît le 5 avril 2015, avant de rendre son dernier souffle le 21 mai de la même année. Cinq jours plus tôt, rapporte La Voix du Nord, elle avait été admise, inconsciente, à l’hôpital de Lille (Nord) pour plusieurs fractures à l’humérus et à la clavicule, un œdème cérébral et des ecchymoses.
Un père jugé pour avoir provoqué la mort de sa fille, et la mère pour sa passivité
Pour les médecins, Ambre n’a pas été victime du syndrome du bébé secoué mais de faits de maltraitance. Une enquête est alors ouverte, et de finalement révéler que les parents de la fillette ont très vite eu des difficultés à supporter ses pleurs.
S’il leur arrivait parfois de la secouer par les chevilles, il est apparu qu’Ambre était très fréquemment, pour ne pas dire quotidiennement, la cible de mauvais traitements. Essentiellement de la part de son père, sa mère n’osant pas opposer à son époux, qui la violente également parfois. À la barre, l’homme de 28 ans assume d’ailleurs l’entière responsabilité des faits.
“Elle est là parce qu’il est là”
Lui a été adopté dans un orphelinat en Roumanie, elle a été placée en famille d’accueil alors qu’elle avait quatre mois. Des troubles du comportement ont été décelés chez l’homme pendant son adolescence.
La femme assure qu’elle ignorait la gravité des blessures causées par son compagnon d’alors à leur enfant (le couple est aujourd’hui séparé). L’avocat général Me Patrick Leleu explique que s’il en revient généralement au tribunal correctionnel de juger de tels faits, “elle est là parce qu’il est là”. Accusée de “non-empêchement de crime” et de “privation de soins”, la femme encourt sept ans de réclusion criminelle. Son ex-compagnon risque quant à lui la prison à perpétuité.