Paris : à la dernière minute, l’évacuation d’un camp de migrants annulée faute de policiers
Le report de la mise à l'abri des migrants de la Porte d'Aubervilliers constitue un incident "inadmissible", selon le directeur général de France terre d’asile.
Jeudi au petit matin, le camp de migrants installé Porte d’Aubervilliers devait être évacué afin de procéder à la mise en abri des quelque 700 personnes qui le composent. Mais cette opération a dû être annulée à la dernière minute, ce qu’a confirmé plus tard la Préfecture d’Île-de-France : “Ce matin, la préfecture de région avait prévu une maraude Porte d’Aubervilliers (…) En raison d’un mouvement de foule, les conditions n’étaient pas réunies pour assurer la bonne réalisation de cette maraude. Il a donc été décidé d’annuler l’opération”.
Un manque d’encadrement policier
Dominique Versini, adjointe de la maire de Paris et chargée entre autres des questions migratoires, a réagi : “Normalement, la Préfecture de police assure la sécurisation de l’opération. Cette fois, il y avait trois fonctionnaires de police”. Elle dénonce un fait “scandaleux”, alors que “les équipes de la Ville étaient présentes […] Des familles avec enfants dormiront encore à la rue ce soir”.
Selon elle encore, c’est le signe que “l’Etat n’est pas décidé à faire la deuxième grande opération d’évacuation des camps parisiens, alors que le froid arrive”.
“Un couac jamais vu”
Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, association qui est partenaire de la Ville sur ces opérations, il s’agit d’un “couac jamais vu […] On nous a demandé de mobiliser 10 cars, mais ce blocage est venu de la Préfecture de police, qui n’a pas envoyé les forces nécessaires. C’est un incident inadmissible”. Hier, la Préfecture de police n’avait pas répondu aux sollicitations de l’AFP à ce sujet.