Le Pape au patronat italien: non aux “passe-droits” et à la “malhonnêteté”
Le Pape François a reçu samedi au Vatican 7 000 patrons et cadres pour leur demander de refuser les "passe-droits" et la "malhonnêteté" et pour les inciter à accorder plus d'importance aux jeunes et aux personnes âgées.
Samedi le Pape François a reçu 7 000 entrepreneurs et cades italiens membres de la Confindustria, l’organisation patronale italienne. Le souverain pontife les a reçu dans la salle Paul VI au Vatican pendant deux jours pour un colloque organisé sous le thème “Faire ensemble”. Le Pape François a profité de cette réunion pour rappeler que le monde du travail doit avant tout reposer sur la justice et que personne ne doit être exclu.
Accorder de l’importance aux jeunes et aux personnes âgées
Le Pape recevait pour la première fois en 106 d’histoire de la Confindustria les patrons italiens. Face au népotisme et aux pots-de vins très répandus en Italie, le Pape très préoccupé par les questions sociales, a demandé à ces patrons et ces cadres venus de toute l’Italie :”Votre voix doit toujours être celle de la justice qui refuse les passe-droits et le favoritisme” ainsi que la “malhonnêteté“. Le Pape argentin a également demandé aux patrons d’accorder une “attention majeure” aux jeunes qui sont trop souvent sujets à la “précarité” et aux “longues périodes de chômage“. Selon le Pape, les personnes âgées souvent mises à l’écart dans le monde du travail “pourraient encore apporter des ressources et de l’énergie pour une collaboration active“, le souverain pontife a fortement critiqué cette “culture du déchet“.
Ce n’est pas la première fois que le Pape prend la défense des travailleurs et critique la finance aveugle et “l’argent-roi“, une position qui selon lui correspond parfaitement à la doctrine sociale de l’Église.
Respecter la dignité humaine
Le Pape François a également demandé à ce que la dignité humaine, parfois bafouée dans le monde du travail, ne soit plus piétinée. Les entreprises doivent pour cela faire des choix qui permettent aux familles de pouvoir espérer assurer l’avenir de leurs enfants. Le souverain pontife a demandé au patronat de dire non à la soif de l’argent, à l’individualisme et au productivisme pour que puisse se mettre en place “une économie de tous pour tous“. “Le marché n’est pas un absolu” a rappelé le Pape, qui précise qu’ “il n’y a pas de liberté sans justice, et il n’y a pas de justice sans respect de la dignité de chacun“.