Oui, un séjour dans l’espace modifie bien l’ADN
C'est une découverte majeure qui a pu être faite grâce à l'astronaute Scott Kelly, dont l'ADN a été comparé à celui de son frère jumeau qui lui n'a pas voyagé dans l'espace.
L’astronaute américain a séjourné 340 jours dans l’espace. A son retour sur le plancher des vaches, il a fait naturellement l’objet de nombreux tests. Et l’un d’eux a révélé que son ADN s’en était trouvé modifié.
En le comparant à celui de son frère, astronaute lui aussi mais resté sur Terre, les scientifiques se sont aperçus que les chromosomes de Scott étaient plus longs que ceux de Mark.
Le stress subi par l’organisme dans l’espace
A l’origine de cette expérience inédite, la perspective d’un premier vol habité en direction de mars aux alentours de 2030. Il convient donc de savoir comment l’organisme pourra réagir à un si long voyage. Pour les scientifiques, cette modification du patrimoine génétique est liée au stress intense que les hommes et femmes subissent hors des frontières terrestres.
Mais aussi, aux rayonnements cosmiques auxquels ils sont exposés. Ou encore, à la nourriture lyophilisée et à la situation de micro-pesanteur permanente.
“Des parties de l’ADN détruites”
Michel Viso du CNES, sur Europe1, a ainsi expliqué : “Le vol spatial a un effet direct sur la partie la plus importante de l’expression génétique. On est soumis à de nombreuses radiations pendant le vol spatial. Cela peut détruire des parties de l’ADN, créer des mutations qui peuvent évoluer en lésions. Cela peut se traduire par la difficulté dans la reproduction, mais surtout par l’apparition de cellules cancéreuses. Cela fait partie des risques majeurs des voyages très longs et très lointains, notamment vers Mars”.
Désormais pour les scientifiques, un objectif double : d’une part, réfléchir aux moyens de diminuer les effets subis par une expédition spatiale lointaine. D’autre part, de se servir de leurs découvertes afin mieux connaître certaines maladies et cette fois, sur Terre.