Orphelins des féminicides : les victimes silencieuses d’un drame familial insoupçonné
Les protocoles féminicides offrent une solution appropriée pour les enfants rendus orphelins suite à un féminicide. Cependant, il est crucial d'amplifier et de populariser ce dispositif. Comment pouvons-nous concrètement étendre cette initiative ?
Tl;dr
- Protocoles féminicides prennent en charge les orphelins traumatisés.
- En 2023, 124 enfants ont perdu leur mère dans un féminicide.
- Ce dispositif doit être généralisé à toute la France.
Protocoles féminicides : Une aide essentielle pour les enfants orphelins
Chaque année, la tragédie des féminicides laisse des dizaines d’orphelins en détresse. En 2023, 124 enfants ont perdu leur mère dans de telles circonstances. Les protocoles féminicides, qui assurent leur prise en charge, sont cruciaux mais leur extension à l’échelle nationale est impérative.
Le traumatisme des enfants témoins
Les enfants victimes de ces actes, parfois même témoins oculaires, sont confrontés à un traumatisme indéfectible. « Le traumatisme est comparable à celui provoqué par une scène de guerre sur des soldats sur le terrain », explique le Dr Gilbert Vila, responsable de centre de victimologie pour mineurs de l’hôpital Trousseau à Paris.
Les symptômes sont divers et peuvent inclure des problèmes de sommeil, une grande anxiété, des flashbacks, des cauchemars…
Un dispositif d’urgence à généraliser
Le « protocole féminicide », expérimenté en Seine-Saint-Denis en 2015, permet une mobilisation immédiate des forces de l’ordre, des services sociaux et médicaux pour prendre en charge ces enfants.
Cependant, ce dispositif n’est pas encore étendu à la France entière, créant des inégalités de prise en charge. En 2023, seuls 39 protocoles avaient été signés, et en 2024, 67 sont signés ou «en cours de signature» dans 14 régions.
Une prise en charge adaptée aux majeurs est nécessaire
De plus, la prise en charge psychiatrique dépend souvent du bon vouloir des familles d’accueil. Des soins en psychotrauma sont pourtant essentiels pour rompre le schéma de répétition des violences. Les majeurs, quant à eux, demeurent sans prise en charge adaptée.
L’Union nationale des familles de féminicides (UNFF) demande ainsi un suivi pour les majeurs afin qu’ils aient plus facilement accès aux études, à l’emploi, au logement et à des soins en psychotrauma.