OnlyFans : le métier de manager rapporte jusqu’à 10 000 euros mensuels grâce aux créatrices

Image d'illustration. OnlyFansFenix International / PR-ADN
La gestion de comptes OnlyFans attire désormais de nombreux managers, dont certains parviennent à générer des revenus mensuels allant de 5 000 à 10 000 euros. Ce phénomène interroge sur le partage des profits avec les créatrices de contenu.
Tl;dr
- Les OnlyFans managers gèrent et boostent les comptes érotiques.
- Business légal mais controversé, risques d’abus contractuels.
- Des formations et services vendus à prix élevé.
Le marché florissant du management OnlyFans
Depuis quelque temps, le paysage de la plateforme OnlyFans a vu émerger une nouvelle figure incontournable : celle du OnlyFans manager. Dans ce secteur ultra-concurrentiel, ces intermédiaires, souvent de jeunes autodidactes, se positionnent comme les chefs d’orchestre de la notoriété et des revenus pour les créatrices de contenus érotiques. Leur mission ? Optimiser la visibilité, structurer la communication sur les réseaux sociaux, et démultiplier les échanges avec les fans. Les exemples ne manquent pas, à l’image de Thomas, 22 ans, qui confie gérer en France plusieurs profils de modèles, principalement féminins.
Derrière l’écran : organisation et méthodes
À première vue, le travail s’apparente à celui d’un community manager, mais la réalité est plus complexe. La gestion quotidienne implique la création de profils multiples sur Instagram, Telegram ou Twitter. Dès le début de leur collaboration, Thomas impose aux créatrices une formation intensive de sept heures, dont une partie sur la psychologie des clients. Quant aux interactions avec les fans, elles sont souvent sous-traitées à des « chatters », présents presque en continu pour maintenir l’illusion de proximité avec les abonnés. Ce recours à des tiers peut soulever des questions : certains avocats, comme Elias Bourran, pointent un risque de « pratique commerciale trompeuse », même si aucune action en justice n’a encore abouti.
Une légalité nuancée, mais des dérives contractuelles réelles
La légitimité du métier suscite débat. Si certains accusent les managers de s’approcher du proxénétisme en ligne, le droit français semble leur donner raison. Selon l’analyse de spécialistes comme Maître Elias Bourran, tant que l’activité se limite à la gestion et au marketing sans franchir le seuil de la prostitution, elle demeure pleinement licite. Mais derrière cette légalité se cachent d’autres problématiques. Les contrats liant créatrices et agences regorgent parfois de clauses contraignantes : cession intégrale des droits d’auteur ou d’image, contrôle total sur les contenus. Résultat : des dérives, comme l’a vécu Jessica Derzelle, qui a vu ses œuvres diffusées sans accord sur d’autres plateformes après avoir été flouée par un manager.
Formations, promesses et perspectives
L’engouement ne faiblit pas. Plusieurs managers, à l’instar d’Anthony Sirius, proposent des formations coûteuses – parfois jusqu’à 900 euros – promettant de « générer un max d’argent » en exploitant ce filon. Mais la réussite n’est pas garantie et certains modèles préfèrent garder la main sur leur business. À Lyon, l’actrice pornographique Khalamité a monté sa propre équipe pour gérer ses nombreux comptes, s’assurant ainsi revenus et indépendance. Si la demande de management ne cesse de croître sur OnlyFans, elle laisse planer l’ombre de nouveaux questionnements éthiques sur l’exploitation et la protection des créatrices.