Nord : poursuivie pour avoir laissé son nourrisson mourir de faim
Mardi, une mère de famille a comparu devant la cour d'assises du Nord pour avoir laissé mourir de faim son nourrisson né début 2015. Dans un premier temps, la femme n'avait pas certifié que l'enfant était d'elle.
Mardi s’est ouvert le procès, aux assises du Nord, de Gwendaëlle P., mère de famille d’une trentaine d’années. Début 2015, le corps sans vie d’un nourrisson avait été découvert à Saint-Pol-sur-Mer, près de Dunkerque, et il était ensuite apparu qu’il avait été mis au monde par cette femme.
Fin janvier 2015, Gwendaëlle, alors âgée de 34 ans, accouche seule dans sa salle de bains après avoir caché sa grossesse à ses deux premiers enfants ainsi qu’à son nouveau compagnon. Début février, l’aîné de ses enfants âgé de 15 ans appelle les secours après avoir découvert un bébé près d’un conteneur à poubelles.
Accusée d’avoir laissé mourir son bébé : “Je suis une mauvais mère”
Il va s’avérer que c’est la mère du jeune garçon qui avait mis au monde ce nourrisson, dont l’autopsie du corps aura établi un décès causée par “défaillance cardio-respiratoire consécutive à une dénutrition et une déshydratation”. France 3 Hauts-de-France rapporte que selon les deux premiers enfants de Gwendaëlle, le bébé était nourri par des yaourts, du camembert ou encore des compotes.
Après avoir reconnu, assez tôt dans l’enquête, être la mère du nourrisson, Gwendaëlle a avoué ses responsabilités à l’ouverture de son procès : “Il y a eu un décès et je regrette ce qu’il s’est passé”. Auprès du juge d’instruction, elle avait déclaré : “Je suis une mauvaise mère, je suis calme, j’aime bien aider les gens et leur donner à manger, et je ne sais pas dire non”.
Elle se savait enceinte mais agissait à l’inverse
L’expert psychiatre ayant examiné la prévenue a conclu à “une dénégation de grossesse”, c’est-à-dire que la femme était consciente qu’elle attendait un enfant, mais qu’elle agissait comme si tel n’était pas le cas. Les faits dont on l’accuse pourraient trouver leur explication dans son lourd passé, lequel a ainsi conduit cette femme à une personnalité altruiste mais spectatrice : mère violente, plusieurs familles d’accueil connues, un entourage habitué des condamnations…
Gwendaëlle encourt 30 ans de réclusion criminelle. Son procès se conclura jeudi.