Nice : Christian Estrosi refuse une enseigne de finance islamique
Christian Estrosi a refusé l'inscription d'une enseigne de finance islamique sur son agence de Nice, expliquant que cette société "fait peser un risque fort de troubles à l’ordre public".
La mairie de Nice ne veut pas de la finance islamique. Le 12 mai dernier, Christian Estrosi, alors premier adjoint et pas encore de nouveau maire de la commune, a ainsi rédigé un courrier indiquant son refus d’accepter l’inscription de l’enseigne Noorassur au sein de son agence.
Le Monde rapporte que la société en question distribue des produits d’assurance et d’épargne estampillés “finance islamique”. L’élu niçois justifie sa position en expliquant que cette enseigne, selon lui, “fait peser un risque fort de troubles à l’ordre public”.
Enseigne de finance islamique à Nice : “risque fort de troubles”
Ce risque, comme indiqué dans ce courriel, serait celui de mettre “en danger tant le personnel que les clients de l’établissement confrontés à des rassemblements antagonistes qui ne manqueront pas de se produire dès connaissance de telles enseignes à Nice”.
Par la même occasion, M. Estrosi évoque l’attentat observé le 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais et l’éventualité, apparemment forte, de nouvelles attaques en cas d’installation de cette société.
Le tribunal administratif saisi par la fondatrice de Noorassur
Suite au refus exprimé par la mairie de Nice, la fondatrice de Noorassur, Sonia Mariji, a saisi mercredi le tribunal administratif de Nice d’un référé-suspension. Et d’affirmer : “La finance islamique n’est pas incompatible avec la République, je suis un fruit de la République”.
Me Patrice Spinosi, l’avocat de Mme Mariji, estime de problématiques les raisonnements relevés sur le courrier de Christian Estrosi, celui-ci “véhiculant l’idée selon laquelle la finance islamique serait liée au terrorisme islamiste, alors que l’éthique de cette activité se situe aux antipodes de ce qui fonde l’idéologie mortifère du terrorisme”.
Il dresse par ailleurs un parallèle avec l’interdiction, datée d’août 2016 et émanant du même Christian Estrosi, d’interdire le burkini sur les plages. La décision exprimée sur Noorassur serait ainsi elle aussi privative de liberté avant de se vouloir préventive vis-à-vis de réactions violentes ou islamophobes.