Nanterre : les dealers posent des affiches dans un immeuble pour qu’on les “laisse travailler”

Les boites aux lettres d'un immeublePixabay
Les trafiquants ont affiché un règlement dans le hall de l'immeuble qu'ils squattent pour fixer certaines règles avec ses habitants.
Les habitants de cet immeuble du quartier Pablo Picasso avaient l’habitude de voir les mots affichés par le syndic de copropriété, mais aujourd’hui, ce sont les dealers qui se permettent d’afficher leur règlement. Les trafiquants qui se sont installés sur les lieux ont en effet communiqué par écrit une série de règles pour « travailler ».
« Chers voisins, chères voisines ! »
Ce sont nos confrères du Parisien qui relaient l’information. C’est donc dans l’une des tours nuages de ce quartier de Nanterre dans les Hauts-de-Seine que « l’initiative » des trafiquants a été relayée. Les habitants de l’immeuble ont en effet découvert deux nouveaux écriteaux à côté des ascenseurs sur lesquels les dealers affichent leurs règles de fonctionnement.
Un mot qui commence sur un ton très cordial : « Chers voisins, chères voisines ! Comme vous avez pu le constater, nous sommes de retour dans la tour ».
Laisser les « employés » tranquilles
Les dealers, qui avaient quitté les lieux il y a quelques semaines suite à une fusillade à la mi-novembre, promettent aux habitants de « ne pas laisser de déchets, pas de tapage et personne ne va fumer dans la tour. Aucun manque de respect de notre part envers les habitants. »
En échange, les trafiquants exhortent les occupants habituels des lieux de « respecter les consignes », mais également, de « respecter les employés », car « rien ne sert de leur hurler dessus. »
🇫🇷 FLASH – Des #dealers ont affiché un "règlement" dans le hall d'une tour de #Nanterre, à destination des habitants et de leurs "employés". Les trafiquants s’engagent à bien se comporter. En échange, ils demandent aux locataires de "respecter les consignes". (Le Parisien) pic.twitter.com/Hs31dF135M
— Mediavenir (@Mediavenir) February 12, 2023
Signé : la direction
En précisant vouloir simplement « travailler » et que « tout se passe bien, pour vous, comme pour nous », les dealers ont signé ce mot de la main de « la direction »… L’affaire pourrait prêter à sourire si la fusillade du 18 novembre dernier au pied de ce même immeuble et sous fond de trafic de drogue n’avait pas coûté la vie à un jeune homme de 25 ans.
Récemment à Marseille, un collectif d’habitants d’un quartier s’était mobilisé pour organiser des rondes afin d’empêcher les dealers de s’installer à nouveau dans les halls d’immeuble.